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 Le chapitre deux de la garde en texte

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Alyssande
Poussière d'Etoile
Alyssande


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MessageSujet: Le chapitre deux de la garde en texte   Le chapitre deux de la garde en texte Icon_minitimeMar 3 Aoû - 12:06

S'il avait un titres cela serait

Le chasseur, la femme fatale et les truands.

Bonne lecture, et merci a vous de parcourir ces lignes.


À un océan de là, un éclaireur des Sentinelles d'Argent tâchait de retrouver l'un des leurs. Il
savait que ce courageux protecteur traquait les pires ennemis de son peuple dans cette partie de la
luxuriante Ashenvale : des démonistes. Des Orcs, habités par la soif de pouvoir de Gul'Dan.
Invisible et silencieux l'éclaireur progressait, quand soudain une ombre hideuse surgit en
rugissant devant lui, le tétanisant de terreur. Le monstre faisait deux fois sa taille, et ses yeux étaient
rouges, comme habités par des flammes infernales.
La hache du colosse vert se levait haut au dessus de l'elfe terrifié, quand le sifflement et le
bruit sec de deux flèche retentit. Un loup à la taille incroyable plaqua son bourreau au sol.
« Ces lieux sont dangereux pour un éclaireur inexpérimenté. Qu'est-ce qui t'amène si loin dans la
forêt ? »
Vexé, le jeune elfe se redressa pour protester, mais un regard à son sauveur le stoppa net : il
avait trouvé celui qu'il cherchait.
« Je viens de la part de Tyrande elle même ! Elle veut vous voir au plus tôt ! Il semble que vos
exploits aient attiré son attention. »
Il lui tendit un parchemin, impressionné par l'animal et son maître dont la réputation n'était
plus à faire.
Leglorion décacheta prudemment le parchemin, et l'éclaireur vit ses traits s'assombrir en en
lisant le contenu.
Bien que succinct, le message était clair : il devait se rendre à Darnassus au plus tôt, sans
éveiller l'attention, ni se faire remarquer. De plus, il devrait mentir et expliquer au messager que ce
message l'envoyait en mission au delà de la frontière, à la recherche d'une cellule de démonistes qui
effectuait des raids en Ashenvale.
L'autre fixait le traqueur avec une sorte d'admiration teintée de respect.
« Tu as dû faire un long voyage. Il y a un campement des sentinelles de l'Aile d'Argent tout près
d'ici, nous pourrons nous y restaurer, et y faire le plein de provisions. »
« Vous repartez en mission ? Et ce loup, c'est Herutaur ? Il est encore plus imposant en vrai ! C'est
votre arc ? Et vos flèches, vous les faites comment ? Vous même ? C'est vrai que vous avez tué 50
Orcs d'une seule flèche alors que vous étiez mortellement blessé et que vous aviez les mains
attachées et les yeux bandés ? Que... »
« Stop ! »
« Désolé, je... »
« Non, c'est bon, ça va... Oui, c'est Herutaur, pour mon arc, je fais faire mes flèches, la seule chose
que je fais moi même étant mon thé, pour les 50 Orcs, c'est n'importe quoi, ou presque, et on devrait
filer avant que d'autres ne rappliquent ! »
Saisissant le jeune elfe par l'épaule, le traqueur s'éloigna du lieu du combat.
« Tu as vu ? Il me dit imposant ! »
Le loup avançait la tête dressée, visiblement très fier de lui.
« Une fois auprès des Sentinelles je te laisserai à leurs soins. Une mission m'attend : je ne peux pas
m'attarder. »
« La Dame vous a confié une mission ? Vous allez abattre un dragon ? Détruire la croisée ? »
« Non. Je pars, ca ne te regarde pas et tu ne dois pas en parler. C'est une mission secrète ! »
« Je vous en prie ditesmoiditesmoiditesmoiditesmoi ! »
« Si je te le dis, tu te tairas ? »
L'éclaireur serra les lèvres et acquiesça vivement. Visiblement exaspéré, Leglorion reprit.
« Je pars près de la Croisée, à la poursuite de sectateurs du Convent Noir. Ce sont des démonistes
qui effectuent des raids sur la région. Ma mission est d'éradiquer leur groupe afin de les faire
cesser. »
Les yeux écarquillés, la bouche ouverte, le messager regardait Leglorion, les yeux plein
d'adoration, ce qui réussit à le mettre très mal à l'aise.
« Waaaahhhh ! Incroyable... Vous êtes vraiment... Vous pensez que je pourrai être comme vous un
jour ? »
« Seulement si tu te tais d'ici au campement... »
« Promis, promis ! Juste, vous avez appris à tirer où ? Et vos bottes, c'est du cuir de kodo ? Vos
pointes de flèches sont barbelées ? Vous mangez quoi le matin ? Et... »
Leglorion soupira en voyant que le chemin allait être très long jusqu'au camp et se demanda,
de sa patience ou des questions du messager, ce qui parviendrait à son terme en premier.
« Génial, t'as un fan ! »
Le loup se fondit dans le sous-bois avec ce qui ressemblait à un ricanement.
*************
Accoudé au bastingage du navire qui faisait route depuis Auberdine, un elfe de haute stature
contemplait, songeur, l'océan embrasé par le soleil de la fin d'après midi. Au premier abord on
pouvait le prendre pour un banal voyageur, semblable à tous les autres. Cela avait été son choix, car
le secret le plus absolu devait entourer sa venue ici. Et pour réussir ça, cet homme avait traversé un
continent entier à travers les forêts sombres et épaisses d'Ashenvale, évitant les chemins fréquentés,
contournant les villages.
Ce n'est qu'arrivé à Auberdine, le seul port ou l'on pouvait faire voile vers Teldrassil, qu'il
avait du prendre des mesures plus drastiques. Il pouvait camoufler ses armes, rester discret, se mêler
à la foule (masquer ses traces était après tout une seconde nature chez quelqu'un qui était comme lui
traqueur depuis aussi longtemps)... Mais pour son compagnon, il était difficile de passer inaperçu.
Sa renommée était importante, bien plus qu'il ne l'aurait cru ou même souhaité, et le loup noir
colossal qui l'accompagnait en toute circonstance aurait immédiatement trahi son identité. Il avait
donc dû le laisser à l'extérieur de la ville, où il comptait bien le retrouver après son rendez-vous. Le
choix de ses vêtements répondait donc a un objectif précis : simples et fonctionnels, une tenue
ordinaire pour un voyageur en apparence ordinaire. Pour parfaire son déguisement il contrôlait à
chaque pas sa démarche, d'habitude souple et déliée, pour la rendre méconnaissable. Sa cape ample
suffisait à dissimuler ses muscles secs et noueux, alors que ses cheveux longs, d'ordinaire noués,
cascadaient sur ses épaules, voilant son visage.
Les années passées à combattre pour repousser les Orcs loin des forêts dans cette
interminable querelle frontalière l'avait changé, et il s'en rendait compte.
Solitaire par nature il traquait les éclaireurs et les petits groupes de saboteurs passant la
frontière. Ses journées étaient rythmées essentiellement par le calme de la forêt et ses bruits
familiers : le vents dans les arbres, la musique d'une nature verdoyante, la lumière émeraude
omniprésente, sa pureté et son enchantement. Il supportait mal la cacophonie des villes et moins il y
passait de temps, mieux il se portait.
Bien sur il y avait le tumulte des batailles, mais en général ses victimes ne le voyait que trop
tard. Quand ils le voyaient.
Ce qu'il ne comprenait pas c'est pourquoi une des plus respectées représentantes de son
peuple craignait qu'on sache qu'elle voulait le rencontrer. Tout cela l'inquiétait bien plus que les
rumeurs sur la guerre qui faisait rage dans le nord lointain. Qui pouvait l'inquiéter à ce point ?
Quelle affaire si urgente le contraignait à quitter son poste ? Mais surtout qui pouvait menacer cette
noble dame ?
Enfin, l'élégante nef amorça un gracieux virage pour venir s'amarrer au ponton de Teldrassil.
L'édification de l'arbre avait été la cause de bien des dissensions, et à son approche Leglorion
frémit. Quelque chose lui déplaisait ici : l'arbre en lui même, ou ce qui s'en dégageait. Il s'y sentait
épié et les sons les chant des arbres eux même lui semblait étrangers, hostiles par moment. Lors de
sa dernière visite il aurait juré avoir entendu des voix, tard le soir, des murmures inquiétants, a peine
audible. A son approche il ne voyait pas un foyer accueillant, l'arbre recouvrait toute l'ile
envahissant tout et ses racines plongeaient dans l'océan, hautes comme des collines.
C'était teldrassil, l'arbre monde, l'arrogance d'un peuple face a l'ordre naturel, les druides l'avait fait
naître, les Elfes de la nuit y avaient édifié une cité et en avait fait leur patrie.
Quelques demeures avaient étés construites sur les rives d'une crique abritée, lieu d'accueil
pour les visiteurs et les étrangers. L'endroit était agréable et les maisons coquettes, dans un style très
organique si cher à ses compatriotes. La dominance des druides avait marqué l'architecture, les arts
et les modes de vies de chacun.
De nouveaux le jeune elfe laissa ses pensées dériver vers la situation : si jamais il y avait à
nouveau une scission dans son peuple ? Que ferait-il ? Quel serait son choix ? Le moment n'était
pas le bienvenu, le danger était partout.
Le léger choc de la coque contre le ponton le tira de ses sombres pensées. Après tout ce lieu
était aussi sa patrie. Son absence prolongée de la civilisation avait dû le rendre un peu sauvage, et
lui faire perdre l'habitude de côtoyer son peuple.
Les passagers longèrent l'embarcadère pour parvenir sur la terre ferme, accompagnés par la
musique apaisante des vents marins et du ressac. Le soleil était maintenant bas sur l'horizon, et l'on
pouvait voir quelques marchands et des elfes devisant en Darnassien, les rares étrangers semblant
perdus.
Leglorion constata encore une fois le mépris condescendant de son peuple pour les autres
races de l'alliance. Se rendaient-ils compte à quel point le temps des elfes était passé ?
Les sourires bienveillants ne parvenaient cependant pas à masquer la présence de soldats en
faction sur le ponton, dans le hameau et devant le portail. L'elfe se dirigea d'un pas tranquille vers le
passage enchanté censé le mener vers les hauteurs.
Mais plus celui-ci s'approchait, plus la nervosité le gagnait. Non que les gardes lui
interdiraient le passage ou bien lui seraient hostiles, mais s'ils le reconnaissaient, toutes les
précautions qu'il avait prises seraient vaines. Quand la petite colonne ralentit, Leglorion constata
d'un regard que les gardes inspectaient les visiteurs. Ils semblaient rechercher quelque chose, et à
leurs cotés un druide supervisait l'inspection.
La présence du druide à leur côté alerta l'Elfe, mais il ne pouvait plus rien faire. Quitter la
file maintenant attirerait à coup sûr l'attention, et si son déguisement était bon, le reconnaître n'était
pas impossible. Il fallait prendre une décision. En courant vite il pourrait surement atteindre la rive
et plonger, mais pour aller où ?
Il en était là de ses réflexion quand quelqu'un le bouscula.
Se retournant, furieux contre le malotru, il se retrouva face à une jeune elfe dont la tenue
détonnait au milieu des tons pastels de celles des autres. Elle portait avantageusement un bustier de
cuir très ajusté, échancré et au décolleté dont l'indécence ne laissait aucun doute. De longues
jambières de cuir agrémentées de bottes a talons gainaient des jambes au galbe parfait comme une
seconde peau. Et si on avait pu au premier abord la prendre pour une de ces filles de joie, les
longues lames parfaitement entretenues à sa ceinture le démentaient.
« Ah ! Te voilà ! Tu crois que ça va se porter tout seul ? »
Elle désigna un tas disparate de caisses et de sacs, tout en le fixant de ses grand yeux bleus.
Leglorion se sentit rougir sous ce regard aussi insolent que charmeur qu'enjolivaient des lèvres qui
s'étiraient en un sourire dessiné avec soin.
« Je... Mais je... Ne... Vous devez... »
Il n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'elle l'embrassait à plein bouche. Alors qu'il se
demandait ce qui pouvait bien se passer, la main gantée lui glissa un objet dans la sienne. Il
reconnut au toucher la marque des servants de Tyrande.
« Tu sais que t'es craquant quand tu perds tes moyens ? C'est flatteur, mais… Au travail ! »
Elle lui colla une tape sur la fesse en riant, et se dirigea vers les gardes, remontant la file
sous le regard à la fois gêné et outré de l'assemblée.
« Hey, je suis pressée, j'ai ici du matériel important à amener au cercle Cénarien. L'Archidruide les
attend au plus tôt ! »
Les gardes interloqués se retournèrent vers le druide à leur coté, visiblement désemparés
face à cet énergumène.
« Mon mignon, c'est a toi que je parle, il se passe quoi ici ? Je n'ai pas que ça à faire, moi. »
Le druide, s'avança venant au secours du garde.
« Mademoiselle, des évènements particuliers... »
« Toi ! »
l'Elfe, se tournant vers le druide, le fixa droit dans les yeux.
« Je ne veux pas savoir ce qu'il en est. Je travaille depuis un moment avec le cercle, et je suis
pressée. »
« Mais madem... »
« Il n'y a pas de mais ! Ces caisses doivent être remise à l'Archidruide. Je repars avec le navire qui
est à quai au plus tôt, pour une affaire d'importance. Soit tu actives, soit je me tire avec la
marchandise. Je trouverai bien à la refourguer ailleurs. »
« Je suis désolé, mais il n'y a pas de passe-droit. »
Le traqueur sentit ses veines se glacer. Elle allait finir par les faire repérer.
« Moi de même, mais trois caisses d'humus en provenance d'Un Goro, ca trouve toujours
preneur... »
Elle se retourna vers Leglorion :
« Chéri, t'es gentil, tu recharges ça, et une fois à bord tu masseras les pieds. Attendre ici m'a tuée. »
« De l'humus? D'Un Goro ? »
Le druide lui adressa un regard perplexe.
« Tu croyais quoi ? Que je transportais de la camelote ? »
« Non, mais... Trois caisses... »
« Quoi trois caisses ? Tu crois que je vais me taper un tel voyage, dans des conditions intenables,
pour rien ? C'est vrai quoi, regarde mes cheveux ! Un Goro c'est l'horreur pour les cheveux ! Enfin
bref là bas, entre les raptors et les autres bestioles, on y va pas pour trois poignées ! »
« Bien, bien... Ouvrez les caisses ! »
« Mon chou, ouvre les caisse pour le garde. »
Passant à coté de Leglorion elle regarda sans retenue celui-ci, avant de poser sa main sur lui
plus longuement.
« Fais vite, j'ai hâte de passer à autre choses de bien plus agréable... »
L'assemblée gênée détourna le regard de ce pauvre Elfe qui avait une compagne visiblement
bien légère et impudique.
D'un geste rapide le traqueur ouvrit les caisses pleines d'une terre grasse et grise. Il en avait
entendu parler, et la savait compliquée et dangereuse à trouver : elle était unique, et se récupérait au
cratère d'Un Goro, qui était infesté de créatures plus dangereuses et cruelles que dans n'importe
quelle autre jungle.
« Bien. Je suppose que l'Archidruide a grand besoin de cet humus. Vous pouvez passer, il est
évident que vous n'êtes pas la personne que nous recherchons »
« Soit ! Faut savoir ce que vous voulez hein ! Bon, mon chaton, tu me ranges ça et tu le portes !
J'aime te voir dans l'effort... »
Leglorion ne se fit pas prier et empaqueta les caisses rapidement, avant de les porter à bras
le corps. Baissant le visage pour masquer ses traits, il emboita le pas à son improbable sauveteuse.
Au moment de passer le portail le druide pris la jeune femme par le bras.
« Au fait : je ne suis pas un garde mais maitre Shaen, du cercle Cénarien, et je suis membre du
Conseil de l'Archidruide. »
L'elfe baissa les yeux sur la main qui l'enserrait, et les releva lentement, froids et meurtriers,
vers le regard bouffi d'importance de son interlocuteur. Elle détacha chacun de ses mots pour bien
se faire comprendre :
« Et moi, je vous recommande de ne plus jamais mettre la main sur moi sans ma permission. »
Une dague semblait être apparue dans sa main, et pointait l'entrejambe du druide.
« A moins que vous ne désiriez qu'on vous nomme maitresse ? »
Le druide déglutit, et, visiblement furieux, lâcha l'elfe. Elle reprit son chemin, affichant
clairement son mépris pour l'autre, et passa avec Leglorion le portail, fixant tous les regards sur son
déhanché.
Le transport fut quasi instantané. L'arrivée à Darnassus était toujours aussi surprenante : la
ville se dressait, en harmonie avec l'arbre qui l'accueillait, dévoilant des maisons qui se
confondaient avec les branches et s'épanouissaient au coeur de la nature. Les kiosques et les vastes
espaces de pierres blanches et pastels donnaient une impression de majesté et un charme élégant à la
capitale elfique, et de nombreux plans d'eau parcouraient la cité ou l'on croisait des animaux
sauvages déambulant dans les rues.
Plus loin, le temple dédié à Elune et ses dépendances s'élevaient sur les hauteurs de la ville :
l'édifice majestueux arborait selon la tradition une coupole centrale qui abritait un Puits de Lune,
objet d'adoration des initiés au culte de la Déesse. C'est dans ce monument sacré que se trouvait la
plus haute autorité des prêtresses d'Elune, la légendaire Tyrande, et l'on y formait la majorité des
initiées qui un jour elles aussi deviendraient des prêtresses accomplies.
S'éloignant du portail et des oreilles indiscrètes les deux elfes se dirigeaient vers les
faubourg plus calmes de la ville.
« Mais qui êtes vous ? »
« Je suis Awenaelle ! Enchanté l'ami, je suis impressionnée ! Vous savez, c'est pas tous les jours que
je croise une célébrité. Et en plus, vous êtes à croquer. »
« Je ne suis pas une célébrité ! Et ça ne répond pas à ma question ! Que se passe t-il ? Et vous faites
quoi ici ? Pourquoi on vous a envoyé ? »
« Vous êtes encore plus mignon en colère ! Et pour vous répondre dans l'ordre : je suis aventurière,
je loue mes talent à ceux qui paient, je capture les fuyards (ou les tue si besoin), j'explore les ruines
avec les nains, et je bricole un tas de trucs qui font des explosions marrantes. »
« Un assassin ? »
« Haeuum... Je ne dirais pas ça… Enfin si, mais bon, je tue pas gratuitement, et je me targue d'avoir
de la morale et une conscience professionnelle ! Et puis je suis pas plus un assassin que vous !
Quand à pourquoi moi ? J'étais dans le coin et les prêtresses, je les préfère à ces druides
condescendants et sectaires. Tyrande craignait qu'on vous intercepte, alors je suis venue vous faire
passer. J'espère qu'ils se souviendront plus de mes formes que des vôtres. »
Elle ponctua sa remarque d'une pose laissant à penser à Leglorion que ses formes
laisseraient un souvenir impérissable à un aveugle.
« Bon. Je suppose que je vous dois des remerciements. »
« Pas besoin, mais elle vous attend dans les Jardins Est. Ils sont déserts et vous n'avez que peu de
temps. Filez vite. »
« Je repars comment ? »
« Tenez ! Cet engin concentre la magie des runes dans un spatiodistordeur à double flux que j'ai moi
même monté ! J'y ai rajouté une variation gnomatrophonique, histoire de... »
« Je me sens pas rassuré, là... »
« Je vous assure ! Ça à quasi toujours marché ! »
« Et quels sont les risques ? »
« Rien de très… Grave. Une fois, un ami a dû acheter des robes ! »
« Il est devenu fou ? »
« Non, juste une femme... Bon, je file ! Au plaisir, jolies fesses ! »
Lui sautant au cou, elle l'embrassa une nouvelle fois.
« Ça, c'était pour le plaisir ! J'espère vous revoir un jour ! »
Elle s'éloigna, ses caisses portées par une sorte d'assemblage mécanique qui s'était déplié de
sous le fatras, laissant un Elfe perplexe avec un air béat.
Leglorion hâta le pas. Certes, l'accueil avait été agréable, mais il était temps de tirer au clair
cette histoire. Les Jardins Est bordaient le tronc de Teldrassil. Les premières étoiles commençaient à
poindre et il avisa le kiosque au centre des jardins. Les murs étaient recouverts de lierre et des roses
chargeaient l'air du soir de fragrances capiteuses.
Quelques bancs bordaient le sentier qui menait au kiosque. Les massifs de fleur et les
méandres capricieux du cours d'eau donnaient à l'endroit une ambiance romantique. Plus jeune, il se
rappelait s'être allongé dans l'herbe aux côtés d'une demoiselle, ou simplement les yeux perdus dans
les étoiles à rêver. Il n'aurait su dire si c'était la nuit tombante ou l'aspect mystérieux de sa visite,
mais quelque chose avait changé. Les ombres ne lui paraissaient pas rassurantes et le charme
semblait passé, comme une peinture enchanteresse devenue triste : ses couleurs oubliées, voilées et
ternies. Une sueur glacée parcourut son dos. Il hâta le pas car plus il approchait de sa destination,
plus il se sentait en sécurité, comme lorsqu'enfant on se hâte pour se réfugier sous les draps, apeurés
par la nuit, ou ce qui s'y dissimule.
Il entra dans le kiosque, se glissant sans bruit entre les colonnades. La Grande Prêtresse
l'attendait, paisiblement assise sur un banc de marbre aux veines violacées. L'Elfe qui se tenait là
était une légende : elle avait vécu les événements les plus importants de son peuple, connu un
amour tragique et combattu des seigneurs démons. Elle était là et sa vue suffit a dissiper l'angoisse
sourde qui était montée en lui.
Au premier regard on comprenait que des hommes avaient pu tomber éperdument amoureux
de cette femme. Il était impossible de ne pas ressentir de l'admiration ou du respect pour cette elfe
dont la beauté et la finesse des traits surpassait tout ce que le jeune elfe s'était préparé à voir. Elle lui
sembla irréelle dans sa longe robe blanche faite d'un tissu soyeux et délicat. Ses long cheveux
couraient librement le long de son dos et encadrait un visage d'une douceur marquante. Sa façon de
se tenir, la grâce de ses gestes, son parfum qui flottait agréablement dans l'air, tout chez elle inspirait
une élégance fragile. Lorsqu'elle posa le regard sur lui un sentiment étrange naquit chez Leglorion.
Il émanait d'elle tellement de présence, de majesté, d'assurance et de confiance qu'on se sentait en
sécurité, serein.
Sa voix surgit au milieu du rêve, aussi plaisante que le vent léger dans les feuillages.
« Vous voici. »
« Ma Dame... »
Leglorion s'agenouilla avec humilité devant elle.
« Je vous en prie, relevez-vous Leglorion. »
Il se redressa, intimidé par son interlocutrice.
« J'irai droit au but : j'ai besoin de vous et de vos talents. »
« Et j'en suis honoré, cependant, je dois vous avouer que cela me surprend. Non que je doute de
votre choix ou de vos décisions, bien au contraire ! Je ne saisis pas bien pourquoi faire appel a
moi.»
« Je ne peux pas agir au grand jour. Des choses se passent, et les enjeux... Je ne peux faire
autrement. »
Perplexe, Leglorion écoutait.
«La situation politique est tendue, vous le savez surement même si l'étendue du problème ne vous
parait pas évidente. Forteramure et moi même ne partageons pas la même vision de l'avenir pour
notre peuple. Il est essentiel que le clergé d'Elune et les druides restent unis pour conserver la
stabilité de notre peuple, qui a besoin de guides plus que jamais. Et plus le temps passe, plus cette
tension rend la tâche de mener notre peuple difficile. »
Tyrande marqua une pause suffisante pour préparer son interlocuteur à la suite de son
discours, comme si elle voulait mesurer le poids de ce qu'elle allait dire.
« Vous devez savoir que l'alliance en ce moment même mène une terrible bataille dans les terres
glacées du nord ? »
« En effet. »
« L'Archidruide voit notre alliance avec les Nains, les Humains, les Gnomes et récemment les
Draeneï d'un mauvais oeil. J'ai envoyé une de mes plus proches prêtresses au Norfendre : ses dons
sont un atout dans cette bataille, mais les druides ne partagent pas notre désir d'agir de concert avec
l'Alliance, ou plus généralement avec des étrangers. J'aimerais que vous l'y accompagniez : vos
talents seront essentiels. Vous êtes de ces combattants qui créent la légende, mon jeune ami. Et c'est
ce que je cherche. Elle aura besoin de vous. »
De nouveau la Grande Prêtresse marqua une pause, cette fois-ci accompagnée d'une
inquiétude visible. Ses yeux plongèrent dans ceux de Leglorion, comme si elle lisait en lui.
« Alyssande, la prêtresse que j'ai envoyé, mène une petite troupe. Elle a réuni différentes personnes
et talents au sein d'une compagnie à ma demande. »
Un sourire tendre, presque maternel, illumina le visage anxieux.
« Pour tout vous dire, Alyssande a un caractère trempé : elle est sage et c'est même une de mes
conseillère les plus avisée, mais elle a aussi ses moments. Elle est jeune, impétueuse et parfois
étrange... »
Le sourire se mua en une marque amusée.
« Ses relations avec Forteramure ont toujours été pour le moins... Compliquées. Dans les faits je
pense qu'ils se détestent : elle ne s'est jamais gênée pas pour lui faire sentir qu'elle le trouve buté,
égocentrique et sectaire. »
« Récemment ils se sont accrochés vivement au sujet du Norfendre, d'Arthas, de l'Alliance, et de
notre rôle au sein de celle-ci. Cette dispute a pris des proportions inquiétantes, et je crois
qu'Alyssande n'a pas réalisé à quel point elle a irrité l'Archidruide... C'est aussi pour cela que je l'ai
éloignée, car j'aurai préféré la garder près de moi, mais c'est comme essayer de retenir un courant
d'air. Elle n'aime pas Teldrassil : elle s'y sent… Enfin, nous ressentons toutes deux un malaise ici,
mais elle est différente, et si elle reste ici trop longtemps, sa santé décline. C'est aussi un sujet de
discorde entre Forteramure et elle. Si Malfurion n'était pas absent, jamais nous n'aurions édifié
Teldrassil. Le clergé d'Elune n'y a jamais été favorable. »
Cette fois le visage de la prêtresse était soucieux et son front se plissa sous la réflexion.
« Mais je diverge. Du fait des tensions, et de mon impossibilité de mobiliser plus de gens
ouvertement sans rajouter au climat actuel, je suis forcée d'agir dans le secret. »
Elle fixa Leglorion de nouveau, et pour signifier que ce qu'elle allait dire était d'une
importance extrême, elle reprit plus bas.
« Je n'ai confiance qu'en peu de gens, jeune homme. Ici même des choses se trament dans l'ombre...
Je ne sais pas si les druides pourraient ou oseraient agir contre ma pupille, mais… Je refuse de
courir ce risque. »
« Je ne suis qu'un simple traqueur, rien de plus... »
« Vous êtes plus que ça,! La mission d'Alyssande est primordiale, nous devons maintenir nos liens
dans l'alliance et je ne sais jusqu'où certaines personnes sont prêtes à aller. Pour tout dire, je crains
pour sa vie, et certaines informations récentes confirment mes craintes.»
« Comment ça ? »
« J'ai appris que des assassins ont été envoyés à ses trousses. Impossible de savoir qui est derrière
tout ceci. »
« Impossible ! Vous ne pensez pas qu'un des nôtres aurait pu... »
« Je ne suis sure de rien à ce sujet. Ce que je sais c'est qu'Alyssande est une diplomate au sein de
l'Alliance, qui s'est liée à beaucoup de gens et de peuples. Si elle compte de nombreux amis, ses
ennemis le sont tout autant. La compromettre pourrait bien compromettre les elfes dans leur
ensemble. »
« Je... je comprends... enfin je pense... »
Leglorion était sous le choc de ces révélations, mais plus encore il réalisa la solitude que
devait ressentir Tyrande, séparée de son conjoint qui s'était perdu dans le rêve d'émeraude. Nul ne
savait ce qui était arrivé mais des rumeurs couraient. Des rumeurs inquiétantes concernant un aspect
des plus essentiels de la culture et de la vie des elfes de la nuit. L'incident avait suivi les premières
discutions concernant Teldrassil, et la disparition de Malfurion avait permis son achèvement.
« Avez-vous des informations qui me permettraient de trouver ces assassins ? »
« En effet, mais au delà de les empêcher de mener à bien leur mission, je souhaiterais que vous en
tiriez des renseignements qui nous éclaireraient sur la, ou les personnes, qui tirent les ficelles. »
« Cela me semble sage, en effet. Je ferai tout mon possible pour ça, mais je ne puis vous garantir
d'en avoir la possibilité. Ces gens sont prompt à s'ôter la vie, ou souvent trop coriaces pour se laisser
attraper sans... Complication. »
« Je le comprends. Ne prenez pas de risques inutiles, je vous laisse juge de la situation. »
« Voilà ce que je sais : ils sont trois, l'un d'eux est encore à Hurlevent : ne vous laissez pas tromper
par son apparence anodine, mes contacts m'ont appris qu'il avait causé la mort de nombreuses
personnes et qu'il change de nom et d'aspect régulièrement. Dans le milieu des ombres on l'appelle
Anton le Sournois. Il se fait passer pour un marchand. Je n'ai pas plus d'information sur lui. »
« Je connais une personne à Hurlevent qui pourrait m'apporter quelques précisions. Un... vieil
ami. »
« L'autre est arrivé au Norfendre, et mes sources le situe à Dalaran. De ce que j'en sais, il se
trouverait dans les sous-sol de la ville : on le nomme Karugan l'empoisonneur. Il a toujours réussi à
échapper à ses poursuivants, et on le dit maître en alchimie. D'autres prétendent qu'il serait en lien
avec les ombres et les démons. »
«Je vois, une partie de plaisir en perspective, et le troisième assassin ? »
« Je n'ai aucune information sur lui, hormis le fait qu'il est dans les troupes de l'alliance qui partent
mener l'assaut de la citadelle. Hâtez-vous Leglorion, avant qu'elle ne soit tuée... »
« Je ferai diligence, dame Tyrande, et je vous remercie de votre confiance. Une dernière chose
cependant ? »
« Dites moi Leglorion ? »
« Mon ami Herutaur est dans les bois proches d'Auberdine, et cet engin est censé me ramener sur
Hurlevent... »
« Je vois, nous avons prévu cela et Herutaur a été endormi et réduit par la jeune voleuse. Vous le
trouverez dans la machine. Une fois a destination il reprendra sa taille normale, mais je ne sais pas
grand chose de ces agrandisseurs de mondes gnomes. »
« Pardon ? »
Leglorion n'avait pu retenir sa stupéfaction et sa crainte. Ces ingénieurs, et leurs machines
bruyantes, dangereuse ? Sur son ami ?
« N'ayez crainte il va bien ! Je crois que... Vous permettez ? »
Tyrande tendit la main vers l'engin que Leglorion s'était vu remettre.
« Mais il est… Enfin, non ! C'est impossible ! Il ne peut pas être là-dedans ! »
Il remit en hésitant la machine chaude dans sa main à la prêtresse. Celle ci l'observa un
instant, avant d'ouvrir un petit compartiment dans lequel un loup noir de la taille d'un jouet écumait
de colère.
« Herutaur ! Tu vas bien ? Mais comment ? Que… Il était caché dans la forêt ! »
« Awenaelle m'a dit qu'elle l'amènerait ici. Elle pensait bien que vous seriez contraint de le laisser
là-bas. Je ne pensais pas qu'elle… Enfin, qu'elle le réduirait... »
« Mais c'est... Comment a t-elle osé lui faire ça ? Et comment as-tu pu la laisser te capturer ? »
L'animal cessa de grogner, et son maître ressentit une étrange impression de la part de son
compagnon. Il n'en croyait pas ses oreilles ! Herutaur l'avait trouvé gentille ?
« Mais non Herutaur ! C'est une peste infernale ! Regarde toi tu es… Et si tu restais ainsi à jamais ?
Imagine ! »
« Allons Leglorion, je suis sure que tout va rentrer dans l'ordre. Elle a déjà usé de ce procédé et tout
a parfaitement fonctionné. »
« Je déteste cette fille, elle est… elle est... Insolente, et mesquine, et … Elle a osé réduire
Herutaur ! »
Le loup tenta d'apaiser son maître. Après tout, elle lui avait donné à manger, et l'avait
ramené à lui.
« Oui, bien sûr, elle t'a donné de la viande ! Et tu l'as mangée ! Elle n'a pas d'excuse ! Et toi tu
devrais en prendre une bonne leçon ! Tu ne dois pas accepter de nourriture d'un étranger ! »
La voix rauque du familier résonna dans la tête du traqueur.
« Et toi tu l'as laissé mettre sa langue dans ta bouche ! »
« C'est pas pareil ! Et je l'ai pas laissé m'embrasser ! C'est elle qui m'a forcé ! »
Tyrande toussa doucement.
« Hum hum... Je pense que vous avez à faire, non ? »
« Oui, je suis navré mais… Cette fille est la pire créature que ce monde aie porté, je vous
assure ! Mais j'ai une mission. Et je dois me concentrer. C'est vrai. Vous avez raison. »
Leglorion était rouge. Il avait parlé trop librement devant Tyrande de cette femme, de ses
baisers. Une fois de plus il resta un moment songeur. Pas si mal que ça, en plus, ses baisers...
Conscient d'être resté un moment silencieux et que à la fois son loup et dame Tyrande le fixaient
avec un étrange sourire complice, il se reprit.
« Bien ! Au revoir et je vous promets de protéger votre pupille et de m'acquitter de ma tâche sans
faillir. »
« Prenez garde... Et puisse Elune veiller sur vous. »
Non sans appréhension il activa enfin la machine, et disparut dans un tourbillon de couleurs.
Quand il fut parti, une jeune elfe sorti de l'ombre, et rejoignit Tyrande.
« Tu n'as pas honte ! Tu l'as embrassé ? »
« Oui et il embrasse vraiment comme un dieu ! Mais il va regretter de m'avoir traité de peste... »
« Suis-le, et assure-toi de le protéger. »
« A vos ordres. »
« Ah, et… Sois sage ? »
« Sûrement pas ! »
Souriante, la jeune aventurière appuya sur un bloc bardé de boutons, et disparut, laissant
Tyrande seule avec un sourire amusé.
******************
Dans un premier temps, Leglorion ressentit juste un sentiment de vertige et un froid glacé.
Le noir profond l'entoura avant qu'un soleil aveuglant accompagné d'un sentiment de chute ne lui
brûle les yeux. Le temps de réaliser avec horreur qu'il tombait et qu'Herutaur se réveillait, un plouf
retentissant accueillit son arrivée dans le parc. En fait, plus précisément dans le Puits de Lune du
parc d'Hurlevent, sous le regard surpris des rares personnes présente à cette heure.
« Cette fille ! Je vous jure qu'on va avoir deux mots à se dire ! »
Grommelant ces quelques mots, le chasseur et son loup trempés jusqu'aux os sortirent du
puits pour se mettre enfin en chasse. Quelqu'un allait mourir, et ça les défouleraient.
*******************
Hurlevent avait acquis son statut de principale citée humaine depuis la destruction du
royaume de Lordaeron et de sa capitale par l'action conjuguée de son prince, Arthas, et du Fléau.
Elle était réputée pour abriter le roi Wrynn, une imposante cathédrale dédiée a la lumière, un puits
d'Elune, un paysage de pierre blanche et de toits bleus, ainsi qu'une faune de bandits et de voleurs
plus que dense. Quand aux ruelles étroites de la vieille ville, elles camouflaient bien des actes
illicites, et les auberges et tavernes qui les bordaient n'était au mieux que des coupes-gorge.
C'est dans ce dernier paysage qu'un homme trapu se hâtait, ses pas résonnant sur les murs
borgnes. Lui n'entendait que l'effrayant vacarme de son coeur. Une sueur froide perlait sur son
visage et sa nuque et il trébuchait régulièrement, pris d'une terreur insidieuse. Il avait appris son
arrivée à Hurlevent et savait qu'il viendrait le trouver. Son pied buta finalement sur un pavé mal
enchâssé et il s'étala de tout son long dans les détritus qui jonchait le sol.
« Karl ! Mais je vois que tu es dans ton élément... »
La voix dure et froide de l'Elfe lui fit l'effet d'un électrochoc. Il bascula sur le dos et vit la
silhouette dans la pénombre. Ses yeux luisaient et il avait appris à la longue que c'était de mauvaise
augure. Parvenant à se remettre sur ses pieds, il se mit à courir, cherchant à s'éloigner le plus
possible de l'elfe.
Un choc violent en pleine poitrine le plaqua sur le dos. C'était comme recevoir un boulet de
canon, et, le souffle coupé, il se sentit cloué au sol. Tentant de reprendre ses esprits pour se relever,
il sentit une masse sur lui. Des yeux de lave en fusion le fixaient, le rendant un moment fou de
terreur. Puis il sentit l'humidité de l'haleine d'un animal, son halètement, et vit enfin les babines
noires de ténèbres, retroussées sur une rangée de crocs beaucoup trop affutés à son goût. Le loup se
tenait sur son torse et l'immobilisait, l'étouffant et l'enfonçant dans la fange de la rue mal pavée.
« Tu n'as quand même pas oublié ce bon vieil Herutaur, quand même ? Lui, tu vois, il ne t'a pas
oublié... »
« Leglorion, je... J'ai pas eu le choix, tu sais ! Jamais j'aurais lâché un vieux pote comme toi ! »
« Bien entendu, Karl, Je n'en doute pas une seconde, mais... Vois-tu, Herutaur n'a pas mangé. Le
voyage en mer, il n'a pas l'habitude, alors ça l'a barbouillé. Comme je m'inquiétais, je me suis
rappelé : hé, mais ce bon vieux Karl habite bien ici ? Et si on le saluait ? »
« Déconne pas, mec ! J'y suis pour rien ! Je te le promet, je te le jure, je leur ai dit de revenir te
chercher ! »
« Ce sont tes explosifs qui m'ont coincé dans la grotte, Karl... Personne d'autre que toi n'est revenu
de l'expédition, et j'aime la belle auberge que tu t'es offerte. »
« Je sais, ça paraît étrange, et tout ça … Mais je te jure sur ma mère... »
L'elfe se baissa et plaça sa dague sur la gorge de l'homme.
« Tu vendrais ta mère pour quelques pièces. Tu es une ordure et tu vas payer ! Tu espérais que les
morts vivants me tueraient, n'est-ce pas ? Mais j'ai pu sortir. C'est fou tous les tunnels que les
Nérubiens ont creusé. Je suis sûr que certaines personnes ici aimeraient savoir que tu as vendu tes
potes au fléau... »
« Je te donnerai ce que tu veux mais pas ça ! Me tue pas, ne dis rien… Faut me comprendre, c'était
une sacrée somme ! »
« Je sais pas ce qui me retient de t'égorger comme un porc. »
« Notre vieille amitié ? »
Un sourire crispé s'ouvrit sur ses dents gâtés.
« Tu vas m'être utile. Je cherche un type, un nommé Anton. Anton le Sournois. »
Karl sembla se décomposer en entendant ce nom. Tremblant, il fixa Leglorion.
« Je... Jamais entendu parler, je suis désolé ! Mais je peux te donner de l'argent, beaucoup
d'argent ! »
« Karl... »
Le regard se durcit, et Leglorion se redressa en rangeant sa dague.
« De l'argent... A moi ? Mais Karl, regarde-moi... Je suis un traqueur. Je vis de et dans la forêt.
Qu'ai-je besoin de ton argent ? »
« Je t'en supplie, me tue pas ! Je suis sûr qu'on peut s'entendre ! »
« Oui. Tu vas tout me dire sur cet Anton... Sinon je laisse Herutaur régler ses comptes, et tu sais
comme il aime faire hurler ses proies... »
Le loup se mit à gronder, Et approcha sa gueule écumante du visage de l'humain. Karl fixa le
loup. Son corps ne répondait plus mais son esprit retors fonctionnait encore. Il y avait surement un
moyen de se débarrasser de ce chasseur et de sa sale bête, avec leur honneur à la con. Oui, Anton...
Il pourrait les tuer. Surtout si Leglorion ignorait à qui il avait affaire.
« D'accord, je... Je dirai tout ! Mais retiens-le ! »
« Heureusement ! Il pue atrocement ! Je ne mange pas de viande avariée, moi ! Et qui sait quelles
maladies il a ? »
« Je te comprends mon ami. Entre cette ruelle et ce traitre, je me demande ce qui sent le plus
mauvais... »
Leglorion posa la main sur le loup avec calme.
« Calme-toi, Herutaur. On va laisser ce chancre vivre encore un peu... »
La masse se retira, permettant à l'humain de respirer.
« Alors, Karl ? Où peut-on le trouver, et que sais-tu de lui ? »
Se rasseyant dos au mur, l'homme reprenait son souffle et tentait de calmer sa panique. Il
rassembla ses idées pour trouver un mensonge convaincant. Il avait toujours été un lâche et son seul
talent était la trahison depuis l'enfance. Il fallait cacher l'essentiel et révéler le maximum. Leglorion
devait sous-estimer la menace jusqu'au dernier moment.
« Anton est un gars dangereux tu sais, tu as tort de t'y frotter. Il a commencé sa carrière au sein de la
Confrérie Défias, mais il y trouvait pas son compte. Trop doux ! Ce type est un dingue, il tue pour le
plaisir ! »
« Continue. »
« Il traine pas mal à Hurlevent, il se fait passer pour un marchand itinérant. Son truc, c'est le
meurtre... Il est vicieux et sournois, il utilise le poison et on prétend qu'il tue sans même s'approcher
de ses victimes. Je parierais qu'il connait mieux les herbes et les poisons que toi ! Il était rebouteux
ou médecin avant de devenir un assassin. On prétend qu'sa femme le trompait, et qu'il l'a zigouillé,
elle et leurs mômes ! Un truc de dingue, un poison horrible. Se sont littéralement liquéfiés de
l'intérieur. L'amant, il l'a laissé vivre, mais chaque année il lui ôte une partie. »
« Un vrai enfant de coeur, et où on le trouve ? »
« Je sait pas où on le trouve ! Je le jure ! Sur mes gosses ! »
« T'as pas d'enfants. Et je suis sûr que tu pourrais m'arranger une rencontre. »
« Tu rigole ? Te rencarder c'est une chose, mais te mener à lui ? T'es dingue si tu crois que je vais
faire ça ! Je sais ce qu'il me fera si je le fais ! »
« Pour le moment, ton souci, c'est moi. Et comme tu viens de le dire, je suis dingue... Tu as déjà vu
comment on éviscère une bête ? Jamais fait ça à quelqu'un de vivant... Mais pour toi, je peux bien
faire une exception, je suis pour instruire mon prochain... »
« Ok, ok ! Range ton poignard ! »
« Tu me conduiras à lui ? »
« Ouais, ouais... Il a besoin de matériel, il doit passer à ma taverne ce soir... »
« T'as pas intérêt à me tromper, Karl... Ou t'es un homme mort. »
« J'avais compris, t'en fais pas... Viens au Goret rutilant, ce soir à la fermeture. Il sera là. »
« Le Goret Rutilant... Goret, je vois le lien, mais rutilant... A ce soir, Karl... Et ne me fais pas
défaut. »
L'humain s'éloigna rapidement, encore tremblant de peur, mais avec un sourire mauvais aux
lèvres. Ce soir, Leglorion aller mourir. Et pour de bon.
Herutaur fixa son maître.
« Tu as confiance en lui ? »
« En aucune façon mon vieux. Mais une chose est certaine : s'il me cache un truc sur ce fameux
Anton, il va tout de même le faire venir. »
*************************
Le Goret Rutilant était un de ces bouges de la vieille ville : une taverne dotée d'un étage où
l'on trouvait des chambres. La plupart du temps les clients dormaient à même le sol de la salle
commune, sur une paille qui n'était changée que rarement. Durant les heures d'ouverture l'endroit
était bondé : tables de jeu, paris, bière de mauvaise qualité ou filles à soldats, catins qu'il ne fallait
d'ailleurs pas regarder de trop près.
Ce qui en faisait un commerce rentable ne se situait pas à la vue des clients. Personne ne
venait pour la cuisine ou la qualité de l'établissement. Le tenancier, Karl, avait des contacts un peu
partout et pouvait vous fournir des marchandises parmi les plus illégales. S'il était une chose que
Karl avait dans le sang, c'était les affaires. L'absence de conscience et de morale associée à une
avidité sans nom en avait fait un pourvoyeur de vice très compétitif dans la capitale.
Dès son retour à l'auberge il se mit à réfléchir. Il était certain que ce maudit chasseur l'avait
suivi et surveillait son établissement. Avec ce traqueur à ses trousses, inutile de chercher à fuir, et
puis, il avait trop investi ici. Si seulement ce diable d'Elfe n'avait pas survécu ! Il en savait trop sur
lui. C'était un problème et il fallait s'en débarrasser.
Il devait contacter son maître. Vidant une chope de bière d'un coup sec pour se donner du
courage, il se dirigea vers l'étage. Une serveuse aux seins tombants et au visage fatigué tenta
d'attirer son attention alors qu'il montait, mais il l'ignora simplement. Il allait falloir la remplacer.
Peut-être une de ces jeunes filles capturées et retenues dans les sous sols.
Depuis qu'il bossait avec le Fléau ses affaires tournaient : argent, filles... Il avait tout ce qu'il
voulait. Tout ça remontait à cette fameuse expédition. Son maître l'avait contacté et il avait reçu une
offre qu'on ne pouvait refuser. A l'époque, il ignorait qu'il traitait avec le fléau, et une fois au courant
cela ne l'avait en rien dissuadé de poursuivre. Après tout, pour lui, ça roulait.
Il entra dans sa chambre et en ferma la porte à clef. La pièce n'était pas très grande, mais très
encombré. C'était le royaume de l'outrancier et du mauvais goût clinquant. Il défit une latte dans le
sol, en sortit un petit coffret en métal, et à l'évocation de quelques sombres paroles, son relief se mit
à bouger. Un claquement sec signala l'ouverture. L'objet lui avait coûté cher, mais réservait une sale
surprise à quiconque souhaiterait l'ouvrir sans le bon code.
A l'intérieur reposait un cristal bleuté. Il était glacé au toucher, et une aura malsaine s'en
dégageait. Karl se concentra un court instant, sentant sentit le froid envahir son corps, puis une voix
sépulcrale lui parvint.
« J'espère que tu ne me déranges pas pour rien, cloporte... »
« Non mon maître, mais il y a urgence... Un problème de taille... »
« Parle, et ne t'avise pas de me faire perdre mon temps. »
Le petit homme tenta de contrôler ses tremblements : il savait que le Maître n'était pas du
genre à pardonner l'échec, mais il avait fait sauter le tunnel sur le traqueur. Impossible d'y survivre
et même si c'était le cas, les galeries étaient infestées de goules charognardes et d'horreurs mortes
vivantes. Une fois débarrassé de ce chasseur avec son insupportable code d'honneur, éliminer les
autres par le poison et la traîtrise avait été aisé. Non, il n'était pas responsable de cet échec.
« Leglorion n'est pas mort ! Il a survécu dans les tunnels. »
« Tu as donc échoué. C'était une mission simple et tu as lamentablement échoué. Tu mérites la
mort. »
Karl sentit une main glacée se poser sur son coeur et serrer. La douleur était intolérable.
« Mon maître... Je… Il y a plus, je vous en supplie... »
La poigne se desserra légèrement.
« Parle, misérable ! »
« Il est là pour Anton... Il veut sa peau, je ne sais pas pourquoi... »
« Que sait-il sur Anton ? »
« Rien ! Il ignore sa nature, mais... »
« Mais quoi ? »
« J'ai reçu une offre pour un assassinat, sur la tête d'une prêtresse d'Elune. J'ai mis plusieurs gars sur
le coup, dont Anton... Il y a peut-être un lien... »
« Son nom ! Qui est-elle ? »
« Alyssande ! C'est une jeune prêtresse, je pense que c'est un truc politique... C'est une sorte
d'ambassadrice, rien d'insurmontable pour les type que j'ai envoyé. »
« Tu te trompe, elle est dangereuse... Leglorion doit mourir. Si il la rejoint au Norfendre, cela
pourrait devenir un problème. »
« J'ai déjà tout prévu. Anton sera là ce soir et le chasseur aussi, il n'y survivra pas. »
« Ne sous-estime pas le traqueur. Je m'assure d'avertir Anton. Toi, préviens tes chiens : je
veux ce traqueur mort, il fera une recrue de choix. »
« A vos ordres mon seigneur, mon prince... »
« Attention à toi, Karl. Je ne tolérerai pas d'autre échec. »
« Cela va de soi, maître. »
« Et... Qui t'a embauché pour éliminer Alyssande ? »
La réponse surprit le maître de Karl. Cela pourrait servir ses plans, malgré tout.
L'humain remit le cristal en place avec soulagement. Il allait falloir faire courir le mot et
recruter les pires racailles de la ville pour en venir à bout. Or, il savait où les trouver.
Descendant les escaliers quatre à quatre, il interpella une des filles. Elle travaillait ici avant
qu'il reprenne l'auberge et s'était révélée dégourdie et fiable.
« Va chercher les frères Bortsch, dis-leur de se tenir prêts. Je les veux en embuscade autour de la
taverne. Il y a un Elfe, accompagné d'un loup : ils ne doivent pas quitter les lieux en vie. Ah : et dis
aux filles de se tenir prêtes. Ce soir, on va faire la fête ! »
Elle le regarda, stupéfaite. Ces frères étaient une bande de tarés : ils vivaient dans les égouts
et exécutaient toutes les basses tâches de Karl. Ils étaient ses hommes de mains les plus fidèles.
« Tous les frères ? »
« Oui, tous. »
« Bien monseigneur, j'y vais. »
Quelqu'un avait dû irriter Karl et elle le plaignait. Ces sauvages étaient la pire engeance
qu'elle connaissait et de sa vie elle n'avait pas connu grand chose de bien. Elle était là depuis le
début, avant Karl et avant l'ancien tenancier. Elle survivait et tentait de protéger les nouvelles.
En tout cas, cette nuit serait de celles qu'elle oublierait dans les songes opiacés, à moins qu'elle
trouve le courage d'en finir.
La serveuse sortit avec hâte sous le regard de son patron et d'un Elfe tapi, invisible dans
l'ombre, observant les lieux. En voyant passer la jeune femme, il projeta son esprit dans un chat tout
proche et la suivit.
****************
La lune était haute et pleine dans le ciel : une de ces lunes gibbeuses, dispensant une lueur
blafarde. L'endroit était sinistre. L'auberge se situait au centre d'un dédale de ruelles. Volonté ou
hasard, elle semblait, à cause de ça, plus enfoncée que les autres dans les entrailles de la ville. Elle
était bordée d'une place ronde au centre de laquelle se trouvait une fontaine asséchée depuis
longtemps. L'endroit semblait désert, mais cachés dans les recoins et les ruelles sombres, une
dizaine d'homme se tenaient, prêt à agir, la main crispé sur la garde de leurs épées.
Leglorion avait opté pour les toits et s'était rendu sur celui de l'auberge entre chien et loup.
Les gens étaient alors moins vigilants et surtout la visibilité moins nette. Il avait attendu toute la
soirée et ses muscles était engourdis.
Sa proie venait d'arriver : un bonhomme rondouillard qui portait de fines lunettes rondes sur
le nez et un costume simple, mais propre et discret. Sa démarche chaloupée à cause de son poids
ainsi que ses joues rondes et son ventre lui donnaient un air sympathique. Il souriait et si sa
présence en ces lieux n'avait pas parue incongrue, il aurait pu passer pour un de ces marchands
avenant, ces colporteurs qui passaient de village en village, amenant des merveilles à vendre ou
échanger et des nouvelles de contrées lointaines.
Il entra dans l'auberge après avoir frappé à la porte. Il ne portait pas d'armes. Peut être
n'était-ce qu'un empoisonneur, après tout. Les assassins de ce genre comptaient sur la terreur qu'ils
inspiraient et sur l'aura de mystère qu'ils entretenaient pour effrayer et rendre leur travail plus aisé.
Sans perdre une seconde, le traqueur se glissa sur le rebord d'une fenêtre de l'étage donnant
sur l'arrière cour. Il la força et entra sans un bruit, accompagné du loup. Dans un silence total ils se
déplacèrent vers la porte qu'il entrouvrit afin de voir et entendre ce qui se disait en bas.
Une balconnade donnait sur la salle principale et desservait les chambres à l'étage, ce qui lui
permit de voir clairement la scène.
Le gros homme et Karl discutaient, alors qu'un type ligoté avec un sac de jute sur la tête
suppliait à genoux. Le personnel était absent.
« Voilà ta marchandise Anton, comme promis. Mais cette fois, essaie de pas en mettre partout. »
« Ne t'en fais pas, je n'ai malheureusement pas le temps de m'attarder... C'est une véritable honte
d'ailleurs ! »
Sa voix était sereine et douce, presque délicate, comme celle d'une jeune fille.
« Monsieur Brûletarte. Des amis à moi ont été très déçus de votre réaction. Ils m'ont demandé de
faire un exemple. Comprenez bien que, bien que mon intérêt dans cette affaire est purement
professionnel, je suis au regret de vous annoncer que mon planning extrêmement chargé va
m'obliger à hâter les choses. Je vous présente donc toutes mes excuses par avance pour ce manque
criant à mon devoir d'esthète et d'expert dans la suite des événements. Cependant, je puis vous
garantir que vous et moi nous connaitrons mieux d'ici à ce que vous expiriez. »
Durant ce laïus il avait revêtu un long tablier de cuir, des gants, et tout aussi
consciencieusement avait placé divers instruments tranchants et d'autres au but indéfinissable sur
une table proche.
Il ôta le sac de la tête de l'homme d'une manière qui se voulait théâtrale, afin de lui révéler la
scène. La pauvre victime ouvrit de gros yeux, terrifiée.
« Je vous en supplie, j'ai une famille, je vous paierai ! Je... J'ai des relations, vous ne pouvez pas ! »
« Pour votre famille, le manque de temps me met encore une fois dans l'embarras, mais je pense que
les vendre à mon ami ici présent devrait être adéquat, bien que je l'admet un peu rustique. Quand à
l'argent et à vos relations, que dire... Je ne serai pas grossier au point de mépriser l'argent, mais je
suis un professionnel, un artiste même. Il n'est pas aisé de tirer de quelqu'un une souffrance si
hideuse, si humiliante et avilissante, que quiconque regarde le fruit de mon travail ne soit hanté à
jamais. »
« Vous êtes dingue ! Vous êtes tous dingues ! Je… On peut sûrement négocier, trouver un terrain
d'entente ! »
« Dingue ? Allons, nul besoin d'être insultant, vous devriez me remercier ! Grâce à moi, vous allez
découvrir des choses en vous que vous n'auriez jamais imaginé. »
Il se pencha sur l'homme et commença son ouvrage. Les hurlements de sa victime se
répercutèrent dans toute l'auberge, et alors que ce fou torturait un homme il ne cessait de discourir
sur les bienfaits de la souffrance et de ce qu'elle révélait à l'homme de sa pureté. Mais pire que tout,
ce sourire, son ignoble et terrible sourire, celui d'une poupée de porcelaine soutenu par ces yeux
semblables à des billes de verre noir.
Le sang de Leglorion s'était figé dans ses veines et il réalisa qu'il était resté là à regarder,
incapable d'agir devant une telle démence. Il fallait bouger, tant pis pour le manque d'informations
sur cet homme.
Il ouvrit la porte brusquement, laissant passer le loup qui d'un bond se projeta au milieu de la
salle commune, écumant de rage, furieuse apparition aux crocs capables de déchiqueter la chair et
les os.
L'animal avait à peine touché le sol que déjà deux flèches sifflaient et atteignaient Anton en
pleine poitrine, le clouant au sol. Le supplicié baignait dans une marre de sang à côté de lui, et
bredouillait pitoyablement qu'on le tue, qu'on abrège ses souffrances.
« Karl ! Tu es tombé bien bas ! Comment as-tu pu t'associer à ce genre de déments ? Tu vas libérer
les gens que tu retiens, et tout de suite ! »
Le chasseur avait sauté depuis la balustrade et pointait son arc vers le tavernier, mais celui ci
ne cessait pas de sourire, sûr de lui.
************************
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Le chapitre deux de la garde en texte Empty
MessageSujet: Re: Le chapitre deux de la garde en texte   Le chapitre deux de la garde en texte Icon_minitimeMar 3 Aoû - 12:10

Les frères Bortcsh, qui n'étaient en aucun cas de la même parenté, avaient attendu quelques
minutes pour s'avancer vers la place après l'arrivée d'Anton. Le piège se refermait sur ce sale Elfe.
Krug, leur chef, dont on prétendait qu'il avait du sang ogre, détestait les Elfes. En fait, il détestait
quasi tout le monde, mais les Elfes par dessus tout. Et les chats. Et les potirons aussi, mais ça, c'était
une vieille histoire. Le colosse fut le premier à avancer, pendant que ses hommes sortaient un à un
de l'ombre. Ce n'était pas son intelligence qui l'avait placé a la tête de la troupe mais sa force et sa
cruauté. En se mettant en place, il remarqua que des personnes manquaient. Il ne savait peut-être
pas compter, mais...
« Nom de... Où sont Hernst et Rupert ? »
« Je sais pas, patron ! Ils étaient dans cette allée ! »
Le malfrat pointait le doigt en direction d'une ouverture sombre entre deux bâtiments, quand
un couteau en jaillit en sifflant et se ficha dans sa trachée dans un bruit mat. L'homme s'effondra,
cherchant avidement de l'air. Le sang sortit en geyser de sa blessure pendant quelques interminables
secondes puis il cessa de bouger. La troupe entière recula, à l'exception de Krug.
« Sors de là ! Je vais t'étriper ! T'as signé ton arrêt de mort, mon gars ! »
La flamme d'une allumette que l'on venait de craquer sur la joue d'un type patibulaire en
sous vêtements ficelé, bâillonné et furieux, illumina la ruelle. Comme venue de nulle part apparut
une elfe, menue et arrogante, allumant un petit cigare. Vêtue de cuir ajusté et provocante de la tête
aux pieds (dont l'un reposait actuellement sur un second malfrat dans le même état que son
compagnon), elle fixait la bande de Krug d'un air las.
« Désolée, mon grand, mais je vais devoir te contredire deux fois. Je ne suis pas un « gars » et c'est
vous qui allez mourir. »
Sortant calmement de la ruelle, elle dégaina ses longues lames au tranchant effilé.
Krug n'en croyait pas ses yeux. il n'aimait pas les elfes et on lui en offrait deux ce soir ?
Mais en plus, celle là était à croquer ! Il pourrait sûrement s'amuser avec elle avant de la tuer.
« T'es seule et on est… On est plus nombreux ! T'as aucune chance et crois moi, avant de te tuer, je
vais te montrer quel homme viril je suis ! Pas comme tes mâles habituels ! Pis comme disait Papa,
faut pas gâcher ! Pas vrai les gars ? »
« C'est vrai que ce n'est pas équitable. Vous n'êtes que huit... quel ennui ! »
Ponctuant sa remarque par un bâillement elle s'avança vers le chef des brutes. Furieux d'un
tel affront, Krug se rua sur elle mais il fut accueilli par le vide : elle avait disparu et sa lourde masse
s'était abattue sur le sol, pulvérisant les pavés.
Le demi-ogre se retourna, cherchant cette démone, mais n'eut que le temps de voir l'un de
ses hommes s'effondrer sans un bruit, la gorge tranchée, puis un suivant le ventre ouvert par un
coup précis, ses entrailles répandues sur le sol. Elle réapparut enfin, mais ce fut dans le dos d'un
dernier pour perforer ses reins de ses lames, le laissant agoniser dans une souffrance atroce.
« Changement de plan ! On la bute sans fioriture, les gars ! »
Vive comme l'éclair elle projeta au sol une fiole qui, en se brisant, libéra une fumée épaisse
qui la dissimula un court instant. D'un geste preste, à l'abri des regards, elle activa une commande
au niveau de sa ceinture.
Une fois la fumée dissipée, Kurg ragea. Une fois de plus, cette maudite créature avait utilisé
un de ses tours. Du coin de l'oeil, il la repéra près de la fontaine. Elle commençait à fatiguer : c'était
l'heure des comptes !
« Choppez-la ! »
Deux des hommes se trouvaient assez près d'elle et se jetèrent sur leur proie, abattant leur
lames de concert. A peine les armes avaient-elles heurté son dos qu'elle explosa, les projetant a
plusieurs mètres en arrière. Leurs corps calcinés et mutilés s'effondrèrent au sol à coté de leur chef.
« Plus que trois. Tu n'as pas de chance, on dirait... »
Là où quelques instant plus tôt il y avait une Elfe, on ne distinguait plus qu'une trace noircie
et des débris de machine, alors que juchée sur les hauteur d'une maison toute proche, Awenaelle
affichait un sourire moqueur, finissant de se limer les ongles.
Krug n'en croyait pas ses yeux : c'était une magicienne ! Mais elle allait mourir, elle ne
pouvait pas s'en tirer ! Après tout, il était Krug le terrible !
Un des malfrats fit mine de fuir : il n'eut pas le temps d'atteindre la ruelle la plus proche que
la masse de Krug s'enfonçait de sa tête à sa poitrine dans un bruit écoeurant.
« Personne fuit ! C'est qu'une elfe ! »
« Je me demande si tu es stupide ou juste trop orgueilleux. Peut-être les deux. »
Elle sauta souplement du toit où elle s'était réfugiée. Féline, elle avança droit sur le colosse.
Celui ci ne se rua pas sur elle. Son crâne épais avait enfin enregistré que ce n'était pas une bonne
idée. Il se mit en garde, attendant un mouvement. Elle savait utiliser ses artifices quand on
l'attaquait, mais il doutait qu'elle sache vraiment se battre contre un adversaire qui l'attendait.
Il se trompait lourdement. Elle se fendit, plus rapide que l'éclair, en une feinte l'amenant à
s'exposer à sa seconde lame. Il sentit à peine le tranchant lui déchirer les muscles et entailler ses
côtes. Seule sa formidable constitution lui sauva la vie. Fou de rage, il fit tournoyer sa masse pour
frapper son adversaire en pleine poitrine, mais celle ci se baissa et roula entre ses jambes. Elle avait
repéré le dernier acolyte. Se plaçant derrière elle, une hache à la main, il pensait la frapper dans le
dos. Sa hache s'abattit sur la poitrine de Krug, tandis que celui-ci pulvérisait la cage thoracique de
son compagnon.
Incrédule, le colosse tituba. Mais la démone n'en avait pas fini avec lui : déjà elle tranchait
simultanément les tendons et les ligaments derrière les genoux. Le géant s'affala, incapable de
comprendre comment une elfe si petite, si fragile, pouvait le tuer, lui.
Les lames se placèrent en ciseau autour du coup du chef des frères Bortsch, criminels et
meurtriers sans foi ni loi, et la tête roula dans le caniveau où le sang de ses amis ruisselait.
« Ah, les hommes... Toujours et encore des promesses. Bon, il est temps pour de filer. Débrouille-toi
pour rester en vie Leglorion, j'en ai pas fini avec toi. »
Dans l'auberge, Karl souriait : tout se passait selon son plan. Le traqueur n'avait aucune idée
de ce qui l'attendait. A l'extérieur, les frères s'apprêtaient à entrer. Il était fini.
« Leglorion, tu aurais pu rester loin de tout ça, mais il a fallu que tu revienne, n'est-ce pas ? Et le
plus drôle, dans tout ça, c'est que tu ne réalises même pas dans quoi tu t'es fourré… Comme
toujours ! Tes associés t'ont toujours trahi et encore une fois, tu es lâché, sans le moindre renfort. »
Le loup se mit à renifler l'air et il se ramassa sur lui même.
« Leglorion, le joufflu, il y a un problème ! »
Le traqueur se retourna alors qu'Anton se relevait, regardant dépité les deux flèches dans sa
poitrine. D'un coup sec il les brisa et fixa l'Elfe.
« Fidèle à votre réputation : deux flèches, tirées si rapidement, avec une telle précision, tout en
sautant... Chapeau bas messire ! Mais d'un autre côté, j'adorais cette chemise. »
Médusé, il recula, fixant celui qui devait être un cadavre. Qu'est-ce que cet homme était en
réalité ? Et de quoi donc parlait Karl ? Encore une fois, la situation lui échappait.
« Surpris mon vieil ami ? Tu vois, j'ai des nouveaux potes. Et il vont te tuer. Moi, je vais regarder et
je vais aimer ça. »
Il rageait de ne pas pouvoir effacer le sourire mauvais du tavernier. Si jamais il s'en sortait,
Karl souffrirait.
« Réveille-toi Leglorion ! Il va frapper ! »
L'avertissement du loup arriva juste à temps et d'un bond prodigieux le chasseur se propulsa
sur le lustre, évitant un geyser verdâtre qu'avait vomit Anton et qui transperça l'endroit où il se
tenait l'instant d'avant, à la manière d'un acide. En équilibre, il décocha deux autres flèches : une en
pleine tête et l'autre dans la gorge.
« Kurg ! Ramène-toi ! »
Karl hurlait son appel quand soudain une forte explosion retentit sur la place, étouffant son
appel à l'aide.
« Tiens, il semblerait que ton plan ait quelques défauts, mon pote ! »
Comprenant que son plan tournait de plus en plus mal, l'humain se réfugia derrière le
comptoir.
« Mais qu'est-ce que c'est que ce... Non, mais regardez maintenant ! Mon charmant visage ! »
Anton s'était de nouveau relevé et à présent il gargouillait. Son corps bouffi était secoué de
spasmes et la peau craquait et se déchirait, révélant une chair pourrie et des humeurs purulentes.
L'arrière de son crane éclata et des lanières de cuir tellement serrées qu'elle s'enfonçait dans la
cervelle à vif apparurent. Elles maintenaient son visage percé, figé dans son sourire dément de
poupée, ses yeux vides et brillant qui fixaient Leglorion.
« Tu as été très vilain, petit chasseur... Mais désormais, tu vas mourir. »
Herutaur bondit, attrapant la créature à la gorge. Anton saisit l'animal, l'arrachant de sa chair
pour le projeter contre le mur et le loup traversa la maçonnerie, jappant de colère et de douleur.
Le chasseur, faisant appel à son lien privilégié, transmit une part de sa propre force vitale
pour soigner son ami grièvement blessé. Mais Anton se relevait déjà, prêt à repartir à l'assaut.
Leglorion décocha une flèche qui l'atteignit dans la poitrine, le faisant reculer et tomber au travers
du plancher fragilisé.
« Il va falloir faire mieux que ça ! »
« T'en fais pas, ça arrive ! »
Une pluie de flèche arrosait la zone, lacérant le monstre, lui arrachant des hurlement de rage.
Toujours sur son lustre, l'Elfe se concentra et projeta une dernière flèche dans les sous sol, où elle
atteignit sa cible, explosant à l'impact. L'effet fut spectaculaire : les fûts de mauvais alcool et un
vieil alambic qui y étaient stockés explosèrent à leur tour, entrainant une réaction en chaîne qui fit
se soulever littéralement le sol de l'auberge et envahit la bâtisse de flammes.
Leglorion avait bondit vers la balustrade et s'était abrité dans la chambre dont la porte était
restée ouverte, mais le tenancier avait eu moins de chance. Heureusement pour lui, le comptoir
l'avait plus ou moins protégé, et il trouva la force de se ruer à l'extérieur au travers de la fenêtre,
détalant aussi vite que possible.
Risquant un coup d'oeil, le traqueur put voir la scène : Anton se relevait et le sous-sol était
plein de cadavres accrochés à des crocs, comme dans une arrière salle de boucherie. Mais à quelles
activités se livrait Karl ici ? Des cris provenant de cellules dévoilées par l'explosion alertèrent le
chasseur.
« Je dois admettre que vous êtes un adversaire intéressant. Mais il est temps d'en finir ! »
De son corps des filets de chair s'étendaient aux cadavres et ceux ci semblèrent animés d'une
parodie de vie. Une marée morte-vivante s'extirpait des décombres de la cave.
La chose se tourna vers les captifs, désirant visiblement leur faire subir le même sort, aussi
le chasseur visa soigneusement les trois serrures qui maintenait les cellules closes. Les trois traits
partirent simultanément, pulvérisant les serrures.
Hérutaur, à peine remis, se jeta sur Anton, mais cette fois il se contenta de lacérer son dos,
puis de bondir hors d'atteinte.
« Tu m'oublies, gros tas ! »
Leglorion tenta d'attirer le monstre pour permettre à ces gens de s'enfuir, et une nouvelle
flèche frappa la créature : cette fois il avait visé avec soin et déchargé toute sa rancoeur. Cela
marcha, trop bien même. L'horrible parodie humaine vomit à nouveau, mais cette fois de façon
continue vers les hauteurs, où se trouvait le chasseur qui bondissait sur les poutres de la charpente.
Petit à petit, l'auberge s'effondrait. Du coin de l'oeil il vérifia que les prisonniers aient une
voie de sortie.
Il se glissa par une ouverture sur le toit, bondissant vers la maison voisine, échappant de peu
à l'une des créature qu'Anton avait animé. Quelques unes continuaient de le poursuivre, insensibles
à la peur qu'inspirait l'auberge qui s'effondrait. Leglorion s'arrêta un court instant pour poser
quelque chose à terre, et dans sa course il entendit les sifflements agressifs des serpents qui
s'échappaient du piège pour attaquer les goules.
Surgissant des décombres, leur maître bondit, projetant des débris dans toutes les directions,
et lorsqu'il atterrit sur le toit dans un craquement, le chasseur compris qu'il était temps de fuir.
Bondissant de toit en toit, il lâchait des traits meurtrier et tentait d'esquiver les tuiles que lançait le
monstre avec une force capable de le décapiter. Quelques unes avaient atteint leur cible : il devait
avoir un bras brisé, une tuile brisé s'était fichée dans son dos et une autre dans la cuisse. Cette chose
ne pouvait donc pas mourir ?
Il arrivait à la zone du port. Plus de toits, mais un promontoire surplombant la baie.
« Tu ne peux plus fuir. J'admets que ce fut amusant, mais tout a une fin. J'aurais tant aimé que toi et
moi nous puissions découvrir nos âmes au travers de la souffrance... Nous sommes pareils, des
artistes ! Nous donnons la mort et nous aimons cela ! »
« Je ne suis pas comme toi, tu n'es qu'un monstre, un malade répugnant ! »
Furieux, le chasseur décochait flèche sur flèche, faisant reculer le monstre qui finit par
tomber du toit, s'écrasant sur une carriole et arrachant des jurons au nain qui la menait.
« Espèce de crétin, c'est pas de la paille ! Pouvez pas faire attention ? C'est que ca pourrait sauter ! »
La chose hurlait de rage, tentant de se relever, mais les traits du chasseur l'avaient affaibli. Il
ne prit pas garde à la remarque du nain, contrairement à Leglorion.
« L'ami, tu ferais bien de filer ! »
Une flèche s'embrasa par magie. Il visait la carriole, ou plutôt sa cargaison.
« Nom d'un... Petit salopiaud ! »
Le nain se jeta dans l'un des nombreux canaux si célèbre de Hurlevent tandis que la flèche
parvenait à son but, sous le rire de l'Elfe.
« Eclate-toi bien, Anton ! »
L'explosion souffla la façade la maison et illumina le quartier comme en plein jour : on la
sentit depuis le haut du donjon et la milice qui se pressait fut jetée en arrière. Ils s'en tireraient avec
quelques brûlures mineures et une belle frousse.
Il devait retrouver Karl, il savait surement des choses. Arrivé sur les décombres de l'auberge,
le traqueur fut surpris de découvrir les corps d'une bande de malfrats, visiblement exécutés avec
soin.
« Mais qui a bien pu faire ça ? Quoi qu'il en soit, je lui dois une fière chandelle. Tu peux flairer une
piste ? »
Le loup sortit de l'ombre, boitillant comme son maitre.
« Non, trop de fumée et d'odeurs. »
« On ferait bien de filer, on a trop attiré l'attention... »
Le loup et le chasseur embarquèrent rapidement à bord du navire en partance pour le
Norfendre : quoi qu'ait su Karl, il ne le reverrait pas avant longtemps.
******************
A l'aube, Karl parvint enfin à l'extérieur de la ville : le tunnel des frères Bortsch lui avait au
moins sauvé la peau. Les explosions en ville ne signifiaient rien de bon, il valait mieux mettre de la
distance entre lui et le chasseur.
« Au moins je ne pars pas sans rien ! »
Il tapotait un sac à dos lourdement chargé, contenant le fruit d'années de trafics en tout
genre.
« He ouais, ce vieux Karl s'en tire toujours ! »
« Je pense que tu parle trop vite. »
Awenaelle l'attendait dans un buisson, à la sortie du tunnel dont avait fini par lui parler un
des frères en quête de pitié. Elle avait vu Karl fuir et se doutait qu'il viendrait par ici. Elle aussi
avait ses entrées et ses sorties.
« Que... Qui êtes vous ? Attention, j'ai une arme et... »
« Et quoi ? Tu es trop lâche pour t'en servir, et moi j'ai ça. »
Elle sortit un lanceur de roquettes gobelin, une arme dévastatrice.
« Tu vas me dire tout ce que tu sais : qui t'a employé, qui est Anton, tout ! »
Regardant la jeune elfe, il sut que c'était la fin : plus d'issue. Il ne lui restait qu'à parler, en
espérant survivre.
« Ok, j'ai perdu, j'admets. Mais tu vas pas aimer ce que je vais dire... »
Karl se mit a hurler alors que sa peau se glaçait à vue d'oeil et que son sang se mettait à
bouillir. Dans un souffle, il parvint à lâcher un nom :
« Arthas... »
« Mince ! Bon, au moins, ses victimes auront un dédommagement avec ça. Ta mort aura été trop
douce, ordure. »
Elle saisit le sac et le remis aux pauvres hères qu'elle avait guidé dans le vallon à l'abri, avant
d'embarquer dans son gyrocoptère. Une longue traversée l'attendait et un navire en haute mer. Si
Arthas lui même était impliqué, ce traqueur aurait encore besoin d'elle et surtout il y allait encore
avoir de l'action. Hors de question qu'elle n'en rate ne serait-ce qu'une seconde.
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http://raid-argent.virtuaboard.com
 
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