Asha Athelan

Asha est née dans une enclave très particulière de Ryloth, complètement coupée du monde depuis des centaines d'années, utopique et dénuée de tout ce qui faisait des autres enclaves des enfers : pas de crime, pas de mépris, tolérance et respect... En réalité une entreprise d'eugénisme de longue haleine, qui sélectionnait avec soin les gens qui rentraient dans l'enclave. A sa naissance, elle a été choisie pour devenir la future matriarche et grande prêtresse du culte de Ryma'at, déesse de l'harmonie et de l'équilibre, mère de l'univers. Sans le savoir, et baignée dans cette atmosphère paradisiaque, elle y a développé un vrai talent pour méditer et s'harmoniser avec la Force, qu'elle percevait sans pouvoir la nommer autrement que "sa bénédiction". Cette harmonie avec le monde s'est brisée quand les Hutts ont découvert la base, petite merveille de technologie dispensant un air plus pur et plus tempéré que toutes les autres enclaves Twi'leks, et contenant à l'insu de la plupart des habitants de nombreuses données génétiques sur eux, ainsi que des enregistrements de leurs comportements et sur le développement du projet. Les suivants du cartel firent un beau massacre au milieu du temple de la colonie, et pillèrent le temple de Ryma'at, forçant la jeune Asha, alors agée de 14 ans, ainsi que 4 de ses soeurs, à se replier et se dissimuler dans un coin du temple, derrière un des promontoires à holoprojecteur, qui diffusaient des portraits sans noms associés, que les habitants avaient fini par considérer comme les protecteurs et les bienfaiteurs qui leur avaient permis d'habiter une si belle place.

Bien entendu, les hommes entraînés du Cartel les retrouvèrent finalement, mais les dernières images de ce passage que conserve la mémoire d'Asha sont celles d'un homme tirant une de ses soeurs de sa cachette. Après, elle se souvient d'une lumière blanche, d'une plénitude qui l'a envahi, et qu'elle s'est levée, une lame énergétique qu'elle avait récupéré sur un corps de garde à la main. Après, le silence. Et au réveil, ses soeurs terrifiées, et les assaillants morts devant elle. Personne ne lui en reparla, et quand elle demandait à ses soeurs, leurs dires étaient trop incohérents pour lui être d'une grande aide.

Elles volèrent aux pillards un véhicule et cherchèrent à rejoindre la plus proche zone de civilisation possible grâce aux cartes qu'il contenait. Poursuivies, l'une d'elles fut capturée. Enfin arrivées à une station ou elles purent se changer et ne pas attirer l'attention sur elles, elles furent aidées par Alliaria, de passage sur Ryloth, qui prit en pitié les espèces de chatons sauvages qu'elles étaient, parlant à peine la langue de leur propre peuple, et totalement perdue dans cette civilisation "normale", avec ses crimes, ses horreurs, et surtout son esclavagisme. Elles entraperçurent leur soeur emmenée en esclavage, sans parvenir à la délivrer. Elles ne devaient jamais la revoir vivante. Alliaria les aida à se procurer des crédits sans se faire avoir, leur prodiguant quelques conseils utiles pour rester vivantes, qu'elles enregistrèrent avec soin, et parvinrent à se procurer un vaisseau quasi bon pour la casse, qu'elles apprirent à entretenir et à piloter. Alliaria oublia sans doute très rapidement les jeunes adolescentes qu'elle avait aidé, mais celles ci gardèrent son souvenir gravé très précisément en mémoire. Des années plus tard, Asha se sentit une dette jamais remboursable envers la contrebandière, sans parvenir toutefois à lui parler de cette époque terrible dont elle peine parfois à se souvenir.

La suite est un peu plus connue : ses soeurs moururent les unes après les autres, tragiquement, refusant de céder face au chantage ou aux menaces qui planaient sur elles à cause de leur lutte incessante contre l'esclavagisme et l'exploitation. De plus en plus acculée, Asha finit même par être clouée au sol, incapable d'avoir les ressources ou les autorisations pour faire voler son vaisseau. A 16 ans, la jeune twi'lek paraissait partie pour devenir une ruine, et trainait un peu trop dans les bas quartiers et les bars pour une jeune fille bien. Jusqu'au moment ou un Jedi, dont elle ne connait toujours pas l'identité, lui apprit qu'elle était sensible à la Force, et qu'elle pouvait aller apprendre à la connaître et à la maitriser sur Tython, au Temple Jedi. D'abord agressive envers l'inconnu, elle finit par céder, possédée par l'envie de retrouver la sérénité qui la caractérisait autrefois. Bien sûr, on sait très bien comment ce genre d'envie finit, et cette façon de penser ne lui attira qu'ennuis et réprimandes. A juste raison, admettra t'elle plus tard. Surtout heureuse auprès des enfants du Temple à qui elle racontait contes et légendes héroiques qu'elle compulsait à la bibliothèque, elle ne parvenait pas à rester sur la même longueur d'onde que les maîtres qu'elle trouvait lents et inactifs.

Retenant et réinterprétant toutefois avec une finesse et une intelligence rare les savoirs qui lui étaient transmis, les maîtres eurent longtemps la patience de voir ce que cette padawan étrange, un peu perdue au milieu d'enfants qui faisaient la moitié de sa taille, allait donner. Considérée comme trop émotive, même si elle tentait de se contrôler, et trop instable, alors qu'elle n'arrivait pas à comprendre ce que les maîtres lui demandaient, les conflits se multiplièrent jusqu'à ce qu'elle soit renvoyée du temple. C'est en sortant, ivre de colère, qu'elle croisa Sophia. Cette rencontre fut le déclic dont elle avait besoin. Calme, Sophia ne la forçait pas à être quelqu'un qu'elle n'était pas, et la laissait expérimenter, la forçant sans cesse à dépasser ses limites. Elle apprit la philosophie Jedi avec beaucoup plus de plaisir qu'avec ses maîtres précédents, et fit des progrès étonnants.

Sophia finit par convaincre le conseil de la laisser prendre Asha comme padawan, et malgré leur réputation sulfureuse, prouvèrent à de nombreuses reprises qu'elles connaissaient les limites. Le reste est connu, et la création de la Garde d'Argent fut un nouveau tournant dans la vie de la Twi'lek.

L'Aayla a été acheté par Asha et les trois soeurs survivantes de son temple à un type à première vue pas très honnête, mais qui accepta cependant les crédits et bijoux des jeunes twi'leks sans sourciller, principalement grâce aux contacts d'une femme plus âgée qu'elle de quelques années mais bien placée dans le marché : Alliaria. Elle adore son vaisseau qui reste pour elle le symbole d'une époque de joie et de combattivité qu'elle refuse de perdre avec la mort de celles qui l'habitaient avec elle. Bien qu'elle l'aie laissé un moment au hangar à un moment où les personnes qu'elle avait énervé jouaient de leur influence pour l'empêcher de l'approvisionner en carburant, elle a fini par se rasseoir au poste de pilotage après la rencontre avec Sophia et a y a retrouvé l'intense plaisir de voler. Elle conserve d'ailleurs quelques holophotos dans une cache du poste de pilotage, où l'on voit les très jeunes twi'leks sourire à l'objectif avec la rage de vivre et de vaincre dans les yeux. Elle les regarde parfois, attendrie, et repense à cette époque où elle a découvert que rien n'était impossible tant qu'on ne l'avait pas essayé.