Le Vaisseau

Le « vaillant tentacule » était posé sur les huit pattes qui composaient son train d’atterrissage : sur son flanc, on pouvait deviner la silhouette d’un poulpe dont le bleu passé se couvrait progressivement de rouille.
Un homme à la bedaine prononcée les attendait : il jouait nerveusement avec ses moustaches, épaisses et tombantes. Entre ses santiags et son look, on aurait dit un gangster mexicain.

« Rufus, je lance le moteur. Je t’avais dit de pas le pousser ! T’as du bol que j’ai des pièces de rechange ! »

La voix provenait de l’intérieur du vaisseau, suivi de peu par un vacarme infernal alors que le moteur démarrait.

« C’est pas ma faute ! Y avait ces maraudeurs ! Fallait que je les distance ! Pis c’est toi qui m’a dit de l’acheter, justement parce que et je te cite : « Le poulpinator 600 c’est le transporteur le plus rapide de l’univers » »

Rufus imitait une Aurin hystérique sans grand succès tout en essayant de se faire entendre par-dessus le rugissement inégal des moteurs que son interlocutrice tentait de régler.

Araxis, qui observait l’engin sans parvenir à identifier le modèle depuis leur arrivée sur le tarmac, réagit au nom. Il était sûr de se souvenir que ces vieilleries ne se trouvait que dans deux endroits : les casses et les musées.

« Ouais mais ! Je t’ai dit de l’entretenir et de pas le pousser avant  d’en avoir fait la maintenance ! »

Le vacarme infernal avait cessé, laissant place à un ronronnement plus rassurant.

« Bon t’as le bidule d’injection de loftite tout neuf et tout réglé. J’ai changé les filtres du truc dans le fond : tu sais que tu pourrais les nettoyer avant que ça bouche tout ? Tu m’étonne que t’aies cramé tous les machins électrique ! »

Une Aurin assez jeune sortit de l’appareil : sa combinaison et le foulard protégeant ses cheveux étaient maculés d’une huile qui devait avoir son quota d’heure de vol dépassé depuis un bail.

« Ha, vous êtes là ! Le parfait timing : je viens de finir de préparer le vaisseau, il est comme neuf ! »

Alyssande ponctua sa phrase en donnant un coup sur la carlingue près de l’entrée. Quelque chose tomba avec un bruit métallique.

« Enfin… Presque comme neuf ! »

La coque arborait les balafres d’une vie aventureuse et par endroit surgissaient des plaques de couleurs diverses dont la netteté variait avec l’ancienneté des réparations

Elle haussa les épaules et retira son foulard, libérant sa chevelure argentée.

« Bon l’appareil est pas armé pour un combat : c’est pas avec ses mitrailleuses asservies qu’il va descendre quoi que ce soit. En revanche, en antipersonnel… Mais question vitesse, ça devrait coller, j’ai repeint les pièces en rouges. »

Depuis l’entrée, des pots de peintures rouges à proximité des caisses éventrée, toutes estampillées du Dominion, jonchaient le sol.

« Le rouge, c’est qu’une peinture la peluche. Enfin, merci quand même. »

Alyssande tira la langue à Anastasya tout en ôtant sa combinaison maculée.

« T’y connais rien, Zombinette. »

En mécanicien confirmé, Araxis écouta le ronronnement des machines. Il n’avait pas besoin des informations que son armure lui transmettait sur ce bruit pour reconnaitre un moteur impeccablement réglé. Un vrai pilote aurait perçu la puissance de l’engin comme un fauve aux aguets : finalement, cet engin pourrait être amusant.

« Je vous le confie ! Mais soyez sages, il revient en un seul morceau et sans trous ! Enfin… pas plus que maintenant. Je vous déconseille d’aller au-delà de l’atmosphère, tous les trucs pour le vide sont pas au point. »

Sans perdre un instant, elle sauta sur sa moto où était harnaché tout un foutoir plus ou moins identifiable et se tourna vers la Mordesh en ajustant ses lunettes de conduite.

« La Space Zombie ! Prend soin d’eux ! »

Quelques instants plus tard, ils embarquaient. Une infernale odeur de poissons avait envahi tout le vaisseau, et les Aurins se demandèrent combien de bains allaient être nécessaires avant de perdre l’odeur incrustée dans les poils. Araxis coupa les filtres incapables de compenser pour les préserver, et entra dans le vaisseau.

[Vous pouvez commencer le rp à la suite de ce post sans problème !]

" Hé ! déconnez pas ! attendez moi ! "

Elle criait aussi vite qu’elle essayait de courir fort -  ou l’inverse d’ailleurs, c’était difficile à dire. Meileen se rapprochait à grandes enjambées du vaisseau en faisant de grands gestes, espérant qu’on la remarque avant que l’appareil ne décolle.
Quelques cris et gesticulations plus tard, elle se retrouva à bord du vaisseau. Lorsqu’elle pénétra dans ce dernier, les regards se tournèrent vers la jeune femme, sans un mot.

Essoufflée, elle prit quelques instants pour reprendre sa respiration, portant son regard vers les occupants du vaisseau, un à un. Toujours sans un mot, elle prit quelques secondes pour réajuster ses couettes, qui avaient eu toutes les peines du monde à rester en place après la course effrénée de la jeune femme.

Elle laissa tomber le sac qu’elle avait sur le dos, puis finit par lâcher, avec un grand sourire :
" Araxis a laissé un mot sur mon Infocron, j’ai eu peur de pas rappliquer à temps ! alors, on va où ? "

HRP:

Une fois rentrée dans le vaisseau avec pas mal de paquetage sur le dos, Saelithia se posa dans un coin histoire de sortir l'équipement. Et de se remettre de l'odeur, toute "dur à cuire" qu'elle est.

*bas* C'pas vrai qu'j'aurais du chopper un masqu'à gaz...

Voyant que tout le monde était encore dans le même compartiment, même Araxis en train de râler sur une histoire de "filtres", elle en profita pour poser un paquetage au sol, et héla tout le monde.

'ttendez la foule! J'ai ram'né du matos pour c't'expédition, histoire qu'on s'perde pas dans la jung'...

Saelithia sorta deux boites qu'elle mis sur le sol même puis les ouvrit; dedans, les curieux qui s'y sont intéressé pouvaient voir :

- Dans la boîte la plus petite, une dizaine de petites pastilles incolores enveloppées dans de la mousse.  une autre dizaine de pastilles, celles ci transparentes, dans un sachet à part. et finalement, un tube contenant une sorte de pâte sans étiquette.
- Dans la deuxième boîte plus grande, une dizaine de sortes de petits écrans holographiques en courbe, avec un socle solide à un bout, le tout dans de la mousse bien entendu et chacun encore dans un sachet plastfibre.

image explicative:

'lors dans la première boîte, z'avez des p'tits communicateurs qu'on peux coller n'importe ou, mêm' sur une dent 'vec une pâte spéciale. Soit on l'active en touchant d'ssus, soit via une pastille activatrice fournie 'vec, collable n'imp' où

A titre d'exemple, Sael pris une des pastille incolore, y colla un peu de pâte du tube et la posa sur une de ses molaire. Et pour les petits curieux, elle a encore toutes ses dents! Voyeurs va!

S'ffit d'murmurer, et ça marche. J'en ai d'jà utilisé 'vec Ota', et on a pas eu d'soucis... N'rmal'ment, c't'aussi configurable en jonction 'vec nos com persos pour 'gmenter la distance, d'base c'est limité à quelqu' centaines d'mètres. J'vais m'y coller sur l'trajet, 'fin si j'dois pas trop passer d'temps à vous expliquer.

Pendant qu'elle expliquait, la peluche de combat poussa la première boîte vers les intéressés (s'il y en a), puis prit un des viseurs/HUD de la deuxième boîte, et le sortit de son sachet. Visiblement, ils sont neufs.

Ça par contre, jamais utilisé mais j'pense que ç'va servir dans la jungle. C't'un viseur cranien qu'fait aussi 'fficheur d'tête haute en partie. *remarque le regard trouble de certains spectateurs* mouais... en gros, ç'permet d'avoir un écran d'vant un oeil, 'vec un radar dans l'coin qui affiche la position des autres, les comm' en cours, et un tas d'aut' trucs. C'figurable aussi, mais vu qu'sont neuf ils ont qu'le radar d'base. à voir c'qu'on rajoute...

A titre d'exemple (encore!) pour cette bande de... de... civils, elle posa le socle arrière au niveau de sa tempe (et sous la chevelure), de manière à ce que l'écran soit en face se son oeil gauche. Après un clic sur le socle, le viseur tiens en place. Ça fait juste un poil bizarre sur la chevelure de Saelithia à gauche, faut qu'elle se recoiffe.

Y en a deux qu'sont spécials "officier", 'vec un com intégré à longue portée et des options d'off' 'genre forcer l'silence des comm'. A vous d'voir qui les prend, j'peux m'en charger d'un *hausse les épaules*.

Après les explications ennuyantes, Sael poussa le deuxièrme paquet vers les spectateurs encore éveillés (s'il y en a , toujours), puis commença à configurer son propre viseur.

Oh et, s'appellent reviens! Les viseurs m'ont couté 'peu cher, j'veux pas les voir au fond des toilettes ou j'y plonge la tête du coupable! Namého!

Elle semble vraiment croire ce qu'elle dit, même étant une aurin!

Araxis est soulagé de voir arriver Meileen, même s'il ne peut pas vraiment le montrer. L'odeur ne l'incommode pas contrairement aux autres, grâce aux filtres à air de son armure.
Curieux il s'approche des objets technologiques que déballe Saelithia et attrape un des écrans oculaires.
- Hum, intéressant... Personnellement je n'en ai pas besoin avec mon armure, j'ai un écran intégré... Mais pour les autres ça peut être utile... Suffira que je récupère les fréquences et ça se fait automatiquement...
Il regarde les Aurins un peu verdâtres.
- Pour l'odeur, il n'y a malheureusement pas grand chose à faire, ce vaisseau perdra trop de puissance si on passe notre temps a essayer de changer l'air.
Sa voix métallique résonne un peu étrangement dans le vaisseau mais on sent qu'il est légèrement amusé.
- Apparemment ceux qui l'ont retapé ont fait du bon boulot, j'avais un doute sur le fait que ce truc puisse encore voler quand j'ai vu le modèle... Mais bon ici c'est le royaume du système D et ça fonctionne...
Il ajoute un peu ironique:
- Du coup pour le moment j'aurai plus à me préoccuper de pas chopper trop de poils volants dans MES filtres avec ces bestioles qu'empêcher le vaisseau de tomber...

Ninielle observait fascinée la peluche poulpe accrochée au dessus des commandes de pilotages. Elle ne dépareillait pas avec la déco mi adulte mi enfant du poste de pilotage : des dinosaures en plastiques côtoyaient des vahinés et des peluches de bestioles non identifiables et visiblement réalisées par des mains malhabiles... Une enfant sûrement.

Cachée dans les cloisons de maintenance, Seleniah commençait à trouver le temps long. L'odeur était intenable en dépit de la solution ultime qu'elle avait trouvé pour y remédier : la pince à linge sur son nez.

Ben ça marche pas, et plus ça fait super mal ! Elle gigota pour dégourdir ses membres tant et si bien que son pied droit se coinça dans des câbles.

Dans le vaisseau, l'équipe vaquait à ses activités et se laissait gagner par le calme qui régnait. Le ronronnement régulier des moteurs et ses vibrations avaient quelque chose d’apaisant, presque hypnotique.

L'Aurin clandestine tira pour se dégager, s’emmêlant plus encore dans les câblages internes. Sérieusement ! Ils pourraient ranger tout ça c'était quoi tous ces fils partout ! Hyper inconfortable !

Elle sentit son pied se libérer en même temps que le fil qui la retenait rompit.

Un voyant rouge attira l'attention de la pilote : une sorte de faux contact peut être : visiblement, le système d'injection semblait avoir des soucis.

Seleniah essayait de se dégager et s’emmêlait encore plus. Paniquée dans cet espace confiné, elle tentait de s'extirper, empirant les choses, quand soudain, une masse de branchements s'arrachèrent.

Ninielle reprit le contrôle manuel au moment où les contrôles de stabilisations indiquaient à leur tour des problèmes.

Araxis, pendant ce temps là, effectuait un inventaire des pièces de maintenance de leur appareil, au cas où, et c'était pas très rempli... La moitié des pièces était inutilisable et l'autre à peine adaptée.

L'appareil fit une brutale embardée, le faisant basculer. Ses réflexes lui permirent de se retenir en équilibre instable alors que les autres passagers émettaient jurons et protestations.

« On a des problèmes ! L'injection déconne et les stabilisateurs répondent plus ! Quelqu'un a une idée ? »

La voix de Ninielle dans l'interphone était tout sauf assurée. Les moteurs montaient en régime. Pour Araxis, c'était une question de temps avant de cramer le système entier, voire de faire exploser le vaisseau.

« Coupe tout ! Il faut... »

Seleniah sentit la cloison lâcher et chuta sur quelque chose de dur. Au dessus d'elle, on voyait des étincelles dans les circuits et les fils et sûrement quelques flammes bleutées. Araxis, coupé dans sa phrase, acheva de basculer, entraînant les caisses dans sa chute avant de se retrouver affalé par terre, une Aurin surprise sur le dos.

Ninielle, les deux pieds sur le tableau de bord, tentait désespérément de contrôler l'appareil mais rien ne répondait.

« Il a dit de tout couper... Ok, c'est le mécano après tout. »

Un instant plus tard, le vaillant tentacule plongeait vers l'océan émeraude qu'était Sombreflore, accompagné des cris de l'équipage.

Araxis se redressa sur un coude et attrapa la petite chose poilue par la peau du coup, la tenant à bout de bras pour éviter ses coups de pattes tout en criant dans l'intercom:
- Redémarre les moteurs Ninielle!!!!! On va tomber!!!
Il n'entendit rien en réponse...
Se servant du stabilisateur de l'armure, il se redressa malgré la chute du vaisseau et hésita un instant, se demandant quoi faire de l'Aurin.
Il cria encore:
- C'est un rongeur... Non, un Aurin qui a bouffé les câbles!!
Roulant rapidement la créature en boule il la ligota avec un bout de câble et grognant de sa voix métallique:
- Toi tu BOUGES PAS!! On s'occupera de toi plus tard!

Plongeant dans le trou dû au passage de l'Aurin, il entreprit de rebrancher ce qui avait été arraché et d'essayer de recâbler ce qui était coupé tout en évitant de perdre l'équilibre, et sans prêter attention aux grands yeux affolés de l'Aurin, une femelle d'ailleurs...

- Ninielle je vais réparer les dégâts, redémarre avant qu'il ne soit trop tard!!!!

Après s'etre munie de l'équipement si gracieusement fourni par Saelithia ( Ou par la FCON, ou on s'en fout, en fait. ), Maddocks s'était contentée de s'avachir dans un coin pour roupiller.
C'était la solution jugée optimale par la Granok : Ça permet d'ignorer la mauvaise odeur de poiscaille, et d'etre à bloc pour le boulot qui allait suivre. De toute façon, avec ses lunettes teintées auxquelles elle avait intégré l'ATH de Sael, personne ne voyait le méfait. Enfin... Presque.

Pour cette mission, elle avait opté pour une armure lourde couvrant le torse, le dos, épaules et avant bras, ainsi que cuisses, genoux et tibias. Le reste était de tissu renforcé, et le tout dans des couleurs vertes, camo, les plaques métalliques étant couvertes de peinture verte mat et salies de terre.
Son bracelet-canon-d-avant-bras-trop-balèze-de-la-mort-qui-tue était fixé à son poignet gauche. Pour cette fois, il serait réglé pour envoyer des décharges électriques.
Mais que ferait Maddocks sans épée ? Son épée était posée à coté d'elle, une lourde lame de 2m10, elle aussi colorée de vert.
Dans une sacoche, du maquillage était prévu pour recouvrir le rouge de sa peau. Prévoyante, la granokette !

Y'avait plus qu'à attendre d'arriver...
Ou pas.

Les secousses et autres vire-voltage de l'appareil la firent tomber comme un bloc.
La voix agacée d'une granok mal réveillée s'éleva.

"Mais apprenez à piloter en douceur, 'tain !"

Second réflexe avant de chercher à comprendre quoi que ce soit : Vérifier l'état de sa crête.

A peine remise de la dégringolade depuis sa cachette de fortune, elle avait été saisie brutalement et ficelée sans vergogne comme une cochonnaille par un tas de ferraille rouge vif et doré assez mal embouché.

Elle attendit qu'il est disparu de son champ de vision pour pester :
-c'est ça va voir ailleurs si j'y suis, vieux spatiobot rouillé !
Déjà que vous êtes pas fichu de trouver autre chose que cette poubelle volante !
Tu parles d'une équipe de bras cassés ! Ah elle est bien partie votre escapade !

Elle songea qu'elle était mal placée pour se plaindre de ce tas de métal assemblé par des vendeurs manchots de la protostar, étant elle-même une passagère pas franchement autorisée.
Cependant, râler après tout cet inconfort et ce maltraitage en règle faisait du bien à ses petits nerf tout chiffonnés.

Elle tira rageusement sur les câbles s'emmêlant avec davantage qu'elle ne l'était à l'origine.
-Bouger , bouger ! faudrait déjà que j'attrape pas le tétanos avec ce genre de truc décati !
T'aurai dû me museler tant que tu y étais ! Monsieur l'androïde adepte du BDSM !
Si c'est comme ça que tu traites les nouveaux venus !

Si ça continuait comme ça c'était sur !
A la première patte poser à Sombreflore elle enverrait une lettre de réclamation à la SPA (société protectrice des Aurins ... sisi !) via infocron et ceci illico presto !

Elle soupira, résignée et un peu calmée, elle s'installa du mieux qu'elle put contre la paroi en songeant aux merveilles botanique de cette région de Nexus tandis qu'elle rongeait son frein, attendant le retour de l'énergumène.

Anastasya fronça les sourcils et se décida a sortir de la cabine de pilotage ou elle se reposait, repassant encore et encore le message d'alerte sur son infochron, quand le bruit de dégringolade des caisses ne fut plus ignorable.

S'agrippant aux murs pour éviter de tomber à cause des secousses, elle enjamba la granok de mauvais poil en la gratifiant d'un regard morne, se demandant vaguement ce qui se passerait le jour où pour de bon, un des segments de sa crête lâcherait. Partagée par la curiosité scientifique de voir un événement comme ça arriver et le désagréable sentiment qu'il vaudrait mieux ne pas trainer dans le coin à ce moment là, elle entra dans la cabine alors que l'aurin finissait de brailler des insanités.

Soupirant, elle regarda l'aurin qui grognait dans son coin, et régla un de ses résonateurs pour l'endormir le temps que l'homme en armure puisse se concentrer, en prenant garde de ne pas se faire mordre.

Elle déposa la minuscule humanoïde dans un coin à l'abri, et vint s'accroupir calmement auprès d'Araxis, une clé magnétique à la main.

" Que puis-je faire pour t'aider ?"

Araxis se retourna vers la Mordesh et sortit du trou dans le doublage du mur.
- J'ai rebranché et raccordé ce qui pouvait l'être. Il faut vraiment que ce truc redémarre, on va s'écraser sinon...
Il regarda ses outils:
-Si vous y connaissez quelque chose, essayez de vous assurer que rien ne lâche de nouveau... Je vais aller voir ce qui se passe aux commandes.
Se propulsant vers la cabine de pilotage, il pénétra à l'intérieur, espérant ne pas trouver une Aurin paniquée cramponnée à son siège, et bien décidé à reprendre les commandes si cela s'avérait nécessaire.

Elvelia s'était trouvé un coin tranquille dans le vaisseau pour faire un peu d'exercice afin de ne pas perdre la forme de son entrainement. Soudain, une secousse lui fit perdre son équilibre et elle se cogna légérement au mur. La Granokette s'adressa au pilote et suite à cela, je surenchéri : Vous avez eu où votre permis bon sang ?! ; Elle se redressa et se colla contre le mur jusqu'à la fin du voyage.

Saelithia s'était posé sur une caisse après avoir passé l'équipement histoire de configurer son ATH. Et bien entendu au moment des turbulences elle se retrouva projetée sur le coté vers la rougecrête en pleine sieste, mais pas assez fort pour être blessée.

*gromelle* Des turbulences... 'videmment...

Voyant la granokette en train de vérifier sa coiffure suite au réveil brusqué, Sael décida de ranger son ATH dans sa sacoche puis de se coller contre la paroi à coté de Maddocks et de s'accrocher à tout aspérité qui dépasse.

C'va êt' mouv'menté on dirait! 'ccrochez vous!

Mais pourquoi était-il si compliquer de faire démarrer les moteurs de ce vaisseau.
Elle avait bien écouté l'instruction idiote de couper le moteur et maintenant ceux-ci ne voulaient plus démarrer.
L'aurin rousse regardait le tableau de bord et ses contrôles inutiles.

Prenant une longue respiration, elle recommença la séquence de démarrage. Le vaisseau n'était pas du tout prévu pour redémarrer en vol. Décidant qu'il était plus pressant d'assurer la survie du vaisseau, Ninielle redirigea l'énergie vers les propulseurs verticaux.
Il restait à prier que ces fichus moteurs redémarrent.

Elle entendit la porte de la cabine de pilotage s'ouvrir mais elle avait vraiment pas le temps de regarder se que faisait les autres membres de l'équipe.

Araxis trouva l'Aurin pilote moins paniquée qu'il ne le craignait. Au moment où il arriva les propulseurs verticaux se remirent bruyamment en marche. Il se posa à côté d'elle et attrapa le manche de copilote, tirant dessus de toutes ses forces. Tellement fort en fait, qu'il se froissa un muscle de l'épaule au passage.
Il grogna à Ninielle:
- Je suis plus costaud que toi, laisse moi m'occuper du redressement et continue à essayer de refaire partir les moteurs, on n'a pas de direction...
Il surveillait en même temps ce que faisait l'aurin qui avait finalement l'air de pas trop mal se débrouiller face à tous les cadrans en panique. Mais rien à faire, les moteurs ne redémarraient pas.
Araxis avait réussi à redresser un peu le vaisseau qui ne plongeait plus verticalement mais selon une courbe descendante régulière, les propulseurs verticaux n'étant pas suffisamment puissants pour maintenir seuls en l'air un véhicule aussi aérodynamique qu'un caillou...
Il regarda l'Aurin et murmura.
- Ce vieux coucou ne va plus tenir en l'air très longtemps. Essayons d'avoir le moins de casse possible et de le poser tant que les propulseurs fonctionnent encore.
La forêt luxuriante en dessous ne montrait absolument aucune clairière ou endroit plat, la chute allait être rude.
Araxis se mordit la lèvre en voyant la végétation opaque au dessous, attendant de les engloutir. Il se tourna et cria dans l'Infochron:
- Attention, atterrissage forcé! Ca va secouer TRES FORT!
Les deux pilotes se mirent en position pour diriger le cra... l'atterrissage le mieux possible, sans aucune idée de où ils allaient arriver...

La Mordesh tentait comme elle le pouvait de maintenir les bricolages d'Araxis en état dans la fournaise du conduit de maintenance, coincée en partie par l'amas de cables que l'aurin avait entrainé dans sa chute. Alors qu'elle prenait pour la troisième fois un sérieux coup de jus en tentant de rafistoler des branchements à grand coup de bande adhésive, elle entendit l'avertissement de Araxis. Les caisses de la soute glissaient déjà dangereusement de droite à gauche, et, dans le coin de la salle, Seleniah dormait, toujours ligotée.

- Et me...

Elle prit appui sur la paroi devant elle, dégagea le panneau d'accès et se propulsa à l'aide de ses jambes dans la soute. L'atterrissage la fit grimacer de douleur quand ses pieds entrèrent en contact avec le sol de la soute et que le vaisseau fit une nouvelle embardée, l'obligeant à bander tous ses muscles pour ne pas aller voler et tordant sa cheville. Une caisse dévia pour de bon de sa trajectoire, et commença une série de tonneau dans sa direction. Dans une course peu élégante, Anastasya patina un instant sur place en tendant de prendre appui sur ses membres déjà douloureux et parvint à éviter de justesse la caisse qui s'éclata contre le mur en répandant son contenu par terre.

- Les sangles, les sangles...

Les yeux vert poison de la mordesh cherchaient du regard le jeu d'attaches du matériel qu'examinait Araxis avant l'incident, et les repéra au milieu du parcours d'obstacle qu'était devenu la soute. Devant son regard, les caisses libérées allaient et venaient en frappant durement les murs.

- C'est un genre de blague, j'espère... Maddocks ! Ramène toi ! J'ai besoin de muscles ! Otani, toujours fan d'acrobaties ?

Sael' commençait à s'accrocher à n'importe quoi pour ne pas être balancée dans tous les sens... Et ça ne plaisait pas à Maddocks : Elle sentait clairement approcher le moment où une main viendrait empoigner sa crête.

Vite, un moyen de fuir avant l'échéance...
Le nom de la granokette retentit. Elle leva la tête et bondit sur ses pieds, son poids lui garantissant un peu de stabilité.

"Muscles ? J'arrive !"

On ne saurait trop dire si le trajet pour rejoindre la mordesh tenait plus de l'escalade ou un rodéo, en tout cas, le but était d'y arriver sans perdre un morceau.

La mission, à priori, c'était d'attacher tout ce beau matos avant qu'il ne réduise en purée (ou gravillons) les passagers.
C'est ainsi que tel le toréador, Maddocks guettait la prochaine caisse qui lui foncerait dessus pour la stopper en cours de route et la maintenir en place.

"Fais péter une sangle, fissa !"

...ter une sangle, fissa!

Encore accrochée plus au moins à la paroi, et ballotée dans tous les sens comme un sac de pommes pas mûres, Saelithia remarqua quand même le manège de Maddocks et gromella quelque chose d'injurieux avant de sauter d'un coup, puis de disparaitre l'espace d'une mini seconde dans un éclair lumineux orangé, avant de réapparaitre à deux pas du tas de sangles.

'kay, maintenant r'joindre Madd'!

Sael se pencha juste à temps pour éviter une caisse trop câline puis ramassa le tas de sangles, avant d'enchainer avec un roulé-boulé vers la granokette avant de finir stoppé par la jambe de cette dernière, dans un "houmpf" bien senti.

Elle se releva l'air légèrement groggy, mais le paquet de sangles en mains.

Stopp' les, j'sangle le tout!

Encore à moitié verdâtre de sa peu glorieuse restitution d'estomac, et sa non plus glorieuse petite "balade" à travers la soute en mode vol plané, Otani réussit enfin à s'accrocher à quelque chose. Une sorte de pilier qui ne bougeait presque pas. Elle s'y tint de toutes ses forces, s'enroulant limite complètement autour, queue comprise. C'était sa nouvelle bitte d'amarrage, et elle ne la lâcherait pas !

- ...besoin de muscles ! Otani, toujours fan d'acrobaties ?

Ça devait être du second degré, c'était pas possible autrement. Des acrobaties, ça faisait quelques temps qu'elle en faisait à travers le vaisseau maintenant...laissant quelques immondices à droite à gauche et ayant gagné une bosse ou deux. ET NON, elle n'en était pas fan semble-t'il ! Elle prit quand même la peine de répondre, une douleur lancinante dans le crâne...une jolie bosse probablement.

-Ça dépend quel genre d'acrobaties !

Anastasya avait saisi sur l'épaule la minuscule aurin, et s'était jetée dans le couloir pour la cacher dans un recoin bien à l'abri.

A quelques mètres d'elle, Otani était tremblante, les oreilles basses, et le poil hérissé. La mordesh ne put s'empêcher d'esquisser un sourire amusé, et se mit face à elle, accrochée à une poignée de sécurité comme si le vaisseau en train d'atterrir n'était rien d'autre que la normalité absolue.

"On a le mal de l'air, petite aurin ? Là bas, il y a des câbles qui pendent et qui sont dangereux, les caisses risquent de les arracher. Je ne suis pas taillée pour ce genre de saut, mais une aurin comme toi devrait se débrouiller comme une pro... En plus, je lâcherais ce truc, si j'étais toi. J'ai déjà eu des cas de patients qui avaient fait ça, venant de ces vieux vaisseaux, ils étaient..."

Elle secoua la tête, d'un air désolé.

"Enfin bon, j'avais au moins pu réduire leur nouveaux membres à une taille relativement discrète."

L'équipe Maddz-Sael semblait bien fonctionner !

Maddocks attrapait les caisses une par une, en vraie toréador, non sans reculer sous le choc des plus lourdes, puis Sael' n'avait plus qu'à les sangles, et on passait à la suivante !
Un travail de muscles et de concentration !

Le « Vaillant Tentacule » se débattait dans un rugissement de propulseurs, comme un cri d'agonie d'un animal mythique défiant son destin qui, pour l'heure, se manifestait sous l'aspect de la jungle se ruant droit sur lui.

Les écrans de commandes affichaient des données erratiques et fluctuantes au gré des connections hasardeuses et des courts circuits.

Ninielle avait dégoté une fonction urgence dans les protocoles de pilotages mais celle ci refusait de s'enclencher. Elle ne quittait pas la « boîte de conserve » rouge et or des yeux qui était arc-boutée sur les commandes : contrairement à un planeur ou un avion, le Vaillant Tentacule était un appareil à répulsion. Conserver l’assiette était plus un jeu de calculs de vecteurs et de poussées qu'autre chose.

Elle n'avait pas idée de ses qualités de pilote, mais en l'observant elle constata qu'il était plus doué qu'elle pour ce genre de mathématiques. Cependant, avec des instruments qui se comportaient comme des lapins sous acides, on était tout autant dépendant de l'instinct et du ressenti. Bref, il maniait en aveugle un éléphant ivre qui faisait du deltaplane… Au mieux.

L'Aurin pianotait frénétiquement sur la console principale, cherchant à redémarrer tous les propulseurs. Pour cela, elle devait contourner les circuits endommagés. Se hasardant sur une séquence, elle redonna vie aux verniers, arrachant par là même le peu de maîtrise qu'il leur restait sur l’appareil, le transformant en projectile balistique tournoyant.

Un écran de protection s’abattit, masquant la vue depuis le cockpit. Araxis sentit les commandes lui échapper : visiblement, le vaillant tentacule était en mode automatique. Une voie de femme retentit dans le vaisseau :

« Alerte collision, déploiement des mesures anti crash. Nous ne félicitons pas le pilote ! »

Dans un grincement de métal, les huit pattes se déployèrent et l’énergie se détourna vers des modules aux fonctions indéterminées.

« A tous les passagers, préparez vous au choc dans T – 10 secondes. »

Les poils des Aurins se hérissèrent d'un coup et l'armure d'Araxis enregistra des perturbations majeures, impliquant son générateur ainsi qu'une surtension massive des circuits internes. Partout des tableaux électriques disjonctaient dans le vaisseau qui s’arrêta brutalement.

« Le Vaillant Tentacule est désormais arrivé à bon port. L'alerte collision est terminée. A tous les passagers, nous souhaitons une longue vie. Tentaculement vôtre, votre astronef. »

L'écran se baissa : du cockpit, il était possible d'observer un champ d'énergie bleutée autour de l'appareil. Il était là, suspendu au dessus d'une clairière à peine plus large que lui. Sur les écrans, on pouvait lire « altitude zéro », mais à vue d’œil il restait quarante bons mètres de chute...

Soudain, les générateurs se coupèrent tous ensemble et Araxis passa sur son système de secours : quelque chose avait vidé ses batteries et grillé quasi tous ses systèmes. La gravité l'emportant en général, l'appareil qui était resté suspendu dans le vide entama une descente rapide qui projeta tout ce qui n'était pas sanglé vers le haut.

Au centre de la clairière, un puméra observait sa proie, immobile. Il avait rampé au milieu des hautes herbes, derrière une auberelle. Celle ci bondit soudainement, alertée par le bruit des pattes tentacules qui s'agitèrent avant de se figer brutalement.

Alerté par la fuite de sa proie mais aussi par les ténèbres que l'ombre du vaisseau avait projeté sur la clairière, le fauve bondit, évitant in extremis les tentacules qui frappait le sol l'un après l'autre, secouant la structure et ce qui était dedans.

La terre projetée dans tous les sens coucha les herbes hautes et se souleva vers le ciel dans un bruit de tonnerre. Le puméra observait, tapi dans le sous bois. Il contemplait la chose venue du ciel qui se devinait au travers de l'écran de poussière. Par prudence, il opta pour un repli stratégique loin de cette chose et lui adressa un feulement menaçant avant de partir, histoire de pas perdre la face.

HRP
je vous invite a commenter la descente, une fois atteri ce sera en jeu ce samedi a 15h dites moi si vos disponibilités concordent

HRP